La camerounaise siégera au sein de ce comité de 2022 à 2026.
Elue le 24 juin 2021 lors de la 29eme réunion des états parties à la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discriminations raciales, Régine Esseneme va contribuer à la lutte pour sauvegarder la cohésion sociale et la paix dans nos sociétés. Il s’agit du combat pour faire disparaitre les distinctions, les restrictions, ou préférences fondées sur la race, l’origine ethnique ou nationale dont le but est la négation et les libertés fondamentales.
Agée de 60 ans, cette magistrate hors hiérarchie, avocate générale près de la cour suprême du Cameroun, est réputée pour son combat contre les inégalités des couches sociales. Elle a étudié le droit privé qui englobe le droit des personnes et de la famille, du travail et de la sociologie. Marqué par les inégalités, elle dit avoir pris conscience de la nécessaire régulation des rapports humains dans la société. C’est donc ainsi qu’elle choisit de faire carrière dans la magistrature ou elle exerce depuis près de 35 ans.
Ayant occupé différentes fonctions judiciaires et administratives, Regina Esseneme s’est spécialisée dans la promotion et la protection des droits de l’homme. Entre 2008 et 2014, elle a été Sous-directeur des droits de l’homme au ministère des droits et de la justice, elle a été point focal genre, point focal ONU-femmes et point focal ONU-sida, fonctions qu’elle cumulait. Dans l’exercice de ses fonctions, elle a abordé les thématiques telles que les droits d’égalité sexospécifique des femmes, de l’enfant, des populations vulnérables et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.
Procureure générale près la cours d’appel du Nord, de 2015 à 2020…
L’occasion lui a été donnée de se déployer sur terrain en étant plus proche des populations. Dans un contexte socioculturel où la notion du respect des droits de l’homme fondé sur le gender equality avait besoin d’être développé, elle a laissé ses marques dans la région du Nord-Cameroun.
«Pendant mon séjour dans cette région sahélienne, j’ai sensibilisé et formé les populations cibles sur les thèmes tels que , le droit des filles, la succession des filles à leur parent au même titre que les garçons, la prohibition et la pénalisation des mariages précoces et forcés des enfants de sexe féminin, la prohibition et la pénalisation de l’excision chez les petites filles, la nécessité d’établir les actes de naissance aux enfants et de scolariser tous les enfants sans discrimination», déclarait l’avocate lors de sa campagne électorale en août 2020.
Cette femme de poigne a également publié des ouvrages et des articles. Entre autres, Le cadre juridique sur la mutilation féminine au Cameroun, Le guide du pair éducateur dans les prisons, Le droit des veuves et des orphelins, Femmes rurales et droits fonciers.
Rachèle KANOU