La tâche devient de plus en plus lourde pour les personnels enseignants et responsables d’établissements scolaires.
Il faut non seulement se rassurer de la couverture intégrale du programme scolaire mais surtout veiller au respect des mesures barrières contre le coronavirus. Nous sommes à quelques semaines des examens officiels et même de la fin de l’année scolaire.
Les élèves jouent aux insouciants. Une fois le portail de l’école traversé, les masques disparaissent des visages. Certains les renvoient au menton, d’autres les enfouissent dans leur sac de classe ou même dans la poche de leur uniforme scolaire. Les récipients pour la désinfection des pieds à l’entrée des salles, ont disparu. Nous sommes au lycée bilingue de bepanda , dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. «Après plusieurs mois je n’arrive toujours pas à supporter le masque, c’est pour cette raison que je porte pour entrer au lycée et une fois en classe j’enlève», laisse entendre une élève de la classe de première.
Le personnel de l’établissement est obligé de monter la garde derrière les apprenants.
«Les solutions pour désinfecter les pieds n’existent plus que dans certaines classes. Nous avons perdu le matériel. Il s’agissait des cuvettes en plastique, et nous avons perdu certaines de ces cuvettes. Avec les moyens financiers qui sont limités, on n’a pas pu les remplacer dans certaines classes. Pour le moment c’est l’une des préoccupations du chef de l’établissement», nous renseigne Maurice Olinga. Il est censeur coordonnateur au Lycée Bilingue de Bepanda.
D’autres alternatives ont même été prises pour imposer le respect de ces mesures de sécurité sanitaire.
«Tous les élèves qui sont surpris en train de flâner dans l’enceinte de l’établissement sans masque sont soumis à de petites corvées. Maintenant le chef de classe au-delà de ses attributions, nous lui demandons de donner les noms de ceux qui ne veulent pas respecter les mesures barrières. Nous sommes à Douala, il fait chaud et il arrive parfois que ces élèves disent ne pas supporter les masques. Mais au niveau de l’administration, ce n’est pas une excuse», nous confie le censeur

Malgré les mesures punitives prises pour contrôler la situation, il reste difficile de contenir ces élèves. «Nos élèves sont comme tout bon camerounais. Il faut la chicote pour les maintenir dans l’ordre. Nous sensibilisons. Chaque fois, on leur rappelle les dangers de cette maladie et attire leur attention sur le respect scrupuleux des mesures barrières», précise dame Eboa Thamar, proviseur.
Le lycée bilingue de Bépanda compte environ 4500 élèves et fonctionne depuis octobre 2020 comme d’autres établissements scolaires, avec le système de mi-temps.
La délégation de la santé par le canal du centre de coordination des opérations d’urgences de la santé publique est passée par deux reprises pour faire des diagnostiques au covid 19. Mais seul le personnel enseignant et les chefs de l’établissement en ont bénéficié. Une restriction due à l’effectif élevé des apprenants apprend-t-on.
Rachèle KANOU