Les opposantes Aminata Touré et la candidate de l’Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) Anta Babacar, ont été interpellées avant d’être relâchées hier 4 février 2024.
La présidente de l’ARC est la première à être interpellée. Le film de son arrestation s’est produit dans l’après-midi de dimanche à Dakar. La candidate à la présidentielle 2024 se préparait à lancer sa campagne électorale, mais a été stoppée net par les gendarmes qui ne se sont pas contentés de l’empêcher de lancer sa campagne mais l’ont amenée avec eux. L’opposante n’avait croisé les bras face au report de la date de l’élection présidentielle initialement prévue le 24 février prochain. Au lendemain de cette annonce faite par le Président et jugée comme une atteinte à la démocratie, la candidate de 40 ans a manifesté son désaccord et a annoncé qu’elle sortirait lancer sa campagne quoiqu’il en soit, comme le prévoyait le calendrier électoral, qui autorisait les candidats à mobiliser leurs électeurs à partir du 4 février à minuit. Anta Babacar à été libérée et demande à ses partisans de « rester mobiliser … contre les dérives autoritaires ».
De son côté, l’ancienne alliée de Macky Sall et candidate recalée à la présidentielle 2024 Aminata Touré, fait aussi partie de ceux qui ont ouvertement contesté sa décision. Après des indignations exprimées sur les réseaux sociaux, l’ancienne cheffe du gouvernement sénégalais s’est jointe aux autres candidats de l’opposition pour manifester contre le report de l’élection présidentielle, ce qui lui a valu son arrestation dans la soirée. « Je viens d’être embarquée vers la gendarmerie de la Foire dès que je suis sortie de mon véhicule », a annoncée l’ancienne ministre de la justice sur X lorsqu’il était 18h22 ce dimanche. Quelques heures plus tard, la presse sénégalaise a annoncé sa libération. Aminata Touré dans une publication faite sur sa page Facebook a confirmé sa libération. « Après une arrestation sans raison sérieuse, j’ai été libérée. Merci à tous pour la solidarité et le soutien. ». Une publication dans laquelle elle réaffirme son combat pour la défense de la démocratie. «Mobilisons-nous tous pour la défense de notre démocratie ! Non au report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. », lance l’ancienne première ministre.
De nombreux citoyens se sont joints aux opposants pour manifester contre le report de l’élection présidentielle. Ils agitaient le drapeau national et tenaient des pancartes sur lesquelles il était écrit «Macky Sall dictateur ! ». Cette contestation de masse a été réprimée par les gendarmes qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Les troubles liés à la situation politique reprennent donc au Sénégal après les manifestations liées à la prétention de Macky Sall à briguer un troisième mandat et à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, qui ont éclaté dès la fin du deuxième trimestre de l’année dernière. Les contestations en masse avait réussi à dissuader le chef de l’Etat de se présenter à l’élection présidentielle prochaine. Les manifestations actuelles parviendront-elles à maintenir la présidentielle 2024 à sa date initiale ? La suite des évènements nous le dira.
Chanelle NDENGBE