L’histoire est celle d’une jeune fille de 17 ans, nous l’appellerons Mary.
Mary et son frère ont été abandonnés par leur mère alorsqu’elle n’avait que 5 ans. Deux années après le départ de leur génitrice, leur papa essayait tant bien que mal de s’occuper d’eux. A ce moment-là, la petite famille vivait à Bonaberi dans le quatrième arrondissement de Douala.
Puis un jour, le papa lance à sa fille qu’elle est déjà grande et qu’il va lui apprendre les choses des adultes. C’est ainsi qu’il la viole pour la première fois, puis une seconde fois quelques jours plus tard et le monsieur prend goût, cela devient une habitude.
Chaque fois que son bourreau l’appelait dans sa chambre, elle comprenait qu’elle allait subir un nouveau viol. «Quand j’entendais mon nom, je commençais à pleurer et je lui disais que je ne veux pas», nous raconte la jeune élève éplorée.
Le pédocriminel n’agissait pas seulement dans le domicile familial, Mary se souvient de ce jour où ils sont allés rendre visite à un vieil homme, peut-être ami de la famille qui vivait seul. «On est arrivé là-bas, le papa là a dit qu’il part nous acheter la boisson, dès qu’il est sorti, mon père a enlevé mon caleçon, il a vite fait», éclate-t-elle en sanglots.
Le pire c’est que sa maman ne s’est jamais souciée de ses enfants. Mary pense qu’elle les déteste, elle n’a jamais manifesté un acte de d’amour à leur égard. D’ailleurs elle soupçonne que sa mère ait su depuis toujours que son père la violait. «Quand je pleurais, c’est mon frère qui me consolait, il venait toujours à côté de moi. Même aujourd’hui c’est mon frère qui se soucie », nous annonce-t-elle.
Lorsque Mary et son frère ont été envoyés chez son oncle alors qu’elle avait 12 ans, elle a essayé de raconter son histoire, à une cousine, à l’épouse de son oncle, à son oncle, elle a été traitée de sorcière. Elle a même été menacée d’être expulsée de la maison. «Les enfants de mon oncle nous parlent comme si nous sommes des démons. Mais je veux seulement finir l’école et trouver le travail», lance-t-elle.
Mary souffre de troubles psychologiques, elle ne parvient pas à se concentrer sur ses études. Elle réclame justice pour avoir été violée pendant 5 ans par son propre père. « Parfois je me demande si on m’a adoptée. Les parents ne peuvent pas détester leur enfant comme ça. », des interrogations pour lesquelles il n’y pas de réponse.
C’est ainsi qu’elle a pris son courage et s’est rendue au service social. Après enquête, il ressort que l’homme est adepte de pratiques occultes. Il a été difficile pour la police de mettre la main sur lui, mais il est désormais sous les verrous.
Chantal Mveng