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SEMAINE DE LA LITTERATURE AFRICAINE : QUAND LES ARTS SE CROISENT POUR PARLER A L’AFRIQUE

A l’occasion de la semaine de la littérature africaine, le public a contemplé la beauté de l’art africain à l’Institut Français de Douala, au cours d’une cérémonie de vernissage.

Cette cérémonie du vendredi 17 mars 2023 a planté le décor des activités que l’Institut se propose d’organiser à l’occasion de la célébration du livre africain. Les murs de la salle de réception captivaient toute l’attention des invités que le sourire ne quittait pas des lèvres devant les époustouflantes photographies d’Alain Ngann rassemblées sous le titre « Racines ». Ce dernier à régalé l’assistance avec de magnifiques photos, en majorité de femmes noires agrippées par des symboles africains, chacune d’elle exprimant un message particulier que des auteurs ont traduit sous forme de poèmes. Trois d’entre eux ont attiré particulièrement notre attention.

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Photo: Alain Ngann

La femme, l’être inébranlable

C’est le message qui ressort de l’un des tableaux exposés. Ce message a été décrypté et traduit en poème par Amandine Atangana sous le titre « Inébranlable ». Le texte décode la photo d’une femme dont le visage exprime l’assurance et la confiance. On dirait que la dame sait qu’elle est belle, intelligente, dynamique, téméraire, pure, courageuse, aimante et inspirante. Aussi l’autrice peut-elle conclure son poème en disant :

« Que tu sois jeune ou moins jeune ou moins jeune

La force d’une lionne d’une lionne réside en ton cœur,

N’oublie jamais ce que tu es. ».

Par ces vers, en conformité avec la photographie, dame Atangana valorise le potentiel de la femme africaine.

 

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Photo: Alain Ngann

Solidaire

Les talents des femmes sont aussi au service de la solidarité féminine. Et c’est, des manifestations de solidarité que se créé l’amitié. C’est le message décrypté par Oté Ngando à travers le Poème «Tissage », dont la photographie d’appui est la seule de toutes qui présente deux femmes, l’une assise aux pieds de l’autre se fait tresser les cheveux. C’est la solidarité, c’est l’amour.

« Sur ta tête, je trace des lignes et des entrelacs

Je tisse des lianes et parcours les sentiers de ton cœur

Pour toi, ma sœur, je sculpte un chef-d’œuvre éphémère

Une couronne digne de ton port de reine.

Et par ce geste simple je te dis je t’aime

Bientôt, je m’assiérai moi aussi

A la merci de tes doigts de fée qui me feront déesse »,

écrit ainsi la poète. Le message passé ici est capital dans le contexte actuel, où, beaucoup ont une mauvaise perception de l’amitié entre femmes, la considérant comme un monde où règne hypocrisie et jalousie, Oté Ngando préfère montrer que l’amitié des femmes est une réalité et qu’elles devraient la consolider pour prospérer dans tous les milieux.

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Photo: Alain Ngann

Educatrice et repère

Oté Ngando est encore captivé par une autre photographie, celle qui présente une ébène à l’allure de matriarche. Le poème relatif qu’elle a produit est intitulé « Futur.e.s ancêtres ».

Ce poème a la particularité d’avoir été lu par l’autrice pendant la cérémonie du vernissage. On pouvait alors voir la puissance des sentiments qui animait la poète. Le texte est un véritable appel au réveil de l’Afrique. Le poème fait comprendre que les problèmes auxquels le continent fait face trouvent leur résolution en Afrique, par les Africains et nulle part ailleurs. Le principal à fournir c’est promouvoir nos valeurs.

A l’écoute de la poète, l’Afrique se perd, veut disparaitre à cause de l’acculturation. On a perdu nos repères, nous avons renié nos ancêtres dont Kimpa Vinta, la reine Nzinga pour prendre en modèles les célébrités occidentales. Qu’allons-nous léguer à la future génération ? La femme que Oté Ngando considère d’ailleurs comme « celle qui porte la société sans qui un développement durable parait impossible » (d’après une interview accordée à Griote TV) et qui paradoxalement est le principal acteur de cette acculturation devra s’interroger et considérer le devenir de l’Afrique avant d’envisager une réponse. Pas un continent peuplé d’hommes et femmes aux origines africaines, mais une Afrique de valeur, constituée d’Africains de valeur. Tout compte fait, pour reprendre l’autrice, « Africain, chéris tes valeurs ».

Chanelle NDENGBE

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