«Ma noirceur, ma fierté, mon identité», c’est ainsi que se nomme le collectif à l’origine de la marche.
Une marche de protestation à l’endroit des produits éclaircissants, avec à l’origine, une centaine de femmes sénégalaises dans les rues de kaolack à 190 km de Dakar. Elles clamaient l’interdiction de la commercialisation des produits dépigmentants.
Lors de la manifestation du 12 Janvier, le collectif portait des vêtements noirs, avec des pancartes marquées «non à la dépigmentation» ou encore «il faut interdire tout produit dépigmentant».
Pour ces femmes, l’interdiction de la publicité des produits dépigmentants ne suffit pas à stopper le mal. Car au Sénégal, la publicité de ces produits est interdite dans les médias. D’ailleurs il y a quelques temps, le Conseil National de la Régulation de l’audiovisuel a coupé le signal d’une chaîne de télévision qui refusait de se conformer à la règle. Malgré tout, la vente des produits continue.
Collectif « Ma noirceur, ma fierté, mon identité »
Selon Aby Seck, coordonnatrice du comité local du collectif « Ma noirceur, ma fierté, mon identité », 6 femmes sur 10 éclaircissent leur peau au Sénégal. Le service d’hygiène social de Dakar a récemment révélé que, les maladies dermatologiques liées à l’usage des produits cosmétiques sont la deuxième cause de mortalité après le paludisme. Le taux de prévalence atteindrait 67% dans certains quartiers de Dakar.
D’après les résultats d’une étude révélés en octobre 2019 par le Dr Fatimatou Ly, présidente de l’association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle, le taux de prévalence est estimé 71%. Et une autre étude réalisée en 2019 dans un service de dermatologie au Sénégal révélait qu’environ 19% du revenu des ménages était consacré à l’achat de ces produits et à la prise en charge des complications dermatologiques liées à cette pratique.
La lutte des femmes du collectif «ma noirceur, ma fierté, mon identité» est encore longue et elles comptent effectuer leur campagne sur l’ensemble du territoire Sénégalais.
Rachèle KANOU