Une femme de 45 ans raconte le traumatisme vécu dans son mariage.

Mère de 5 enfants, dame Florence Mbang qui dit avoir vécu l’enfer dans le foyer conjugal est depuis février 2020, en séparation de corps avec son époux.

Mariée en 1997 à Gabriel, injures et bastonnades auront meublé sa vie au foyer pendant au moins 20 ans. Florence Mbang traîne avec elle des maladies et séquelles causées par les violences si l’on s’en tient à sa plainte.

«Une toux chronique, le mal des yeux à force de me gifler dessus, des trous de mémoire à force de me crier dessus, des bastonnades. J’ai vécu une vraie misère je vous assure. Beaucoup ont dit que j’étais sous le coup d’un envoûtement. Il toussait sur moi pendant les rapports. Je suis sortie de là avec le tympan droit déchiré. Je pourrais me qualifier de « rescapé de l’enfer » ou  » rescapé de la mort » car sans la grâce de Dieu, il y a longtemps je serai enterrée»,

confie-t-elle au sieur Tonye Edouard de l’association Stop Violence.

Florence demande le divorce en vain et l’homme s’est déjà remis avec une autre femme…

C’est en septembre 2019 que trouvant la situation insupportable après une énième bastonnade, la dame décide de quitter le foyer.

Elle porte plainte auprès du procureur de la ville d’Edéa où elle vivait avec son homme. Une enquête est ouverte et la dame a demandé la séparation de corps.

«Dans la crainte que mon mari soit jeté en prison et avec les conseils de plusieurs, je me suis retrouvée en train de demander la séparation de corps qui m’a été accordée en février 2020»,

fait-elle savoir.

Et depuis lors, Florence n’arrive toujours pas à obtenir le divorce faute de moyens financiers. La demande de divorce a été rejetée en février 2022 «pour manque de preuve selon mon avocat». Elle aurait été bernée par son avocat, pense-t-elle, cette femme dit se trouver dans un dilemme.

«Je voudrais être libre comme lui qui a fait vite de mettre sa maîtresse chez lui au village où il vit à Pouma. Actuellement, ils ont une fille d’un an 4 mois qu’il a présenté à nos deux filles aînées. Aujourd’hui il a construit une autre vie et se vante en disant que je n’aurai jamais le divorce parce lorsque j’ai fui la maison pour me réfugier chez mes parents, il a fait un constat d’abandon de foyer ; C’est lui qui m’a payé la formation donc je devrais le dédommager».

Florence porte seule la charge de 4 sur les 5 enfants âgés entre 9 et 21 ans qu’elle a fait avec cet homme…

Depuis leur séparation de corps, l’homme aurait décidé de ne plus s’occuper des enfants. Il n’a jusqu’à présent respecté aucune clause de cette séparation.

«Il ne s’occupe que de la première car elle habite chez son petit frère à Bertoua où elle suit ses études et même pour elle, j’apporte ma contribution en tant que mère. Moi je vis à Logbadjeck dans l’arrondissement de Dibamba avec mes enfants».

Elle vivait déjà cette situation d’abandon même lorsqu’elle partageait le même toit que son mari.

L’unique vœu de cette femme victime de violences conjugales est de pouvoir divorcer d’avec cet homme.

Rachèle KANOU