Le doute plane sur le lieu où Minette Fotsing a subi les atrocités ayant causé sa mort.
Alors que certains membres de la famille soupçonnent les employés du chantier voisin, qui nient les faits et disent l’avoir trouvée déjà agonisante, d’autres estiment que Minette a été violée avant son arrivée à Douala.
L’adolescente est arrivée à Douala le dimanche, 27 septembre 2020, en provenance de Yaoundé. Elle a commencé à se tordre de douleur. Les parents qui l’ont accueilli, dont son frère aîné et sa femme ont, sur le coup pensé à un malaise dû au voyage. Seulement la douleur va persister toute la nuit et cela, jusqu’à sa mort 3 jours après.
Dans la matinée de mardi, la douleur devient insupportable, et la maman de la maison s’en va lui chercher des médicaments en pharmacie. Avant de partir, elle demande à la petite de l’accompagner, question de mieux expliquer son mal au pharmacien. Seulement il était impossible pour elle de se déplacer à cause de la forte douleur abdominale qu’elle ressentait. Elle faisait également la diarrhée.
«Ma petite a dit à sa maman, qu’elle est très faible, elle ne peut pas descendre puisqu’ils sont à l’immeuble. Elle lui a donc demandé de n’ouvrir la porte à personne. Par mesure de sécurité», nous dit Chancelle, la sœur aînée de la victime.
Après ces instructions, la mère de la maison se rend en pharmacie. Mais quelques minutes plus tard, la douleur est toujours insupportable. Minette descends donc, demander de l’aide en passant chez une voisine qui lui ferme la porte au nez. «Par derrière la situation s’est compliquée. Elle part chez la voisine, elle toque et lui demande de l’amener à l’hôpital qu’elle ne se sent pas bien. Mais la voisine la repousse. C’est comme ça qu’elle s’efforce pour arriver en bas», affirme chancelle.
L’adolescente se retrouve donc dans la rue criant à l’aide. Elle est secourue par les maçons travaillant dans un chantier d’à côté. D’après la source, Ils l’ont fait asseoir et lui ont donné du lait non sucré probablement pour la remonter. Mais la situation va plutôt se compliquer et elle va perdre connaissance, après avoir donné le numéro de téléphone de son grand frère à ces hommes.
D’après les explications de la sœur aînée de la défunte, les employés de ce chantier ont eu l’accord d’amener cette adolescente à l’hôpital, mais ils ne l’ont pas fait. «Elle a demandé qu’on appelle son frère. Elle donne le numéro puisqu’elle l’avait en tête et les gars appellent disant qu’ils ont retrouvé minette, elle leur a donné son numéro avant de s’évanouir. Et qu’ils veulent l’autorisation pour la conduire à l’Hôpital. Sur le champ mon grand frère accepte. Mais curieusement, ils ne l’ont pas fait. C’est plus tard que lui et sa femme arrivent au chantier et la trouve couchée sur un lit, dans une chambre aménagée du chantier. Ce que je ne comprends pas», s’étonne-t-elle.
Elle estime que le lait non sucré qui a été donné à la victime contenait de la drogue. «On a trouvé la boîte de lait, ou c’est avec ça qu’on l’a drogué, je suis perdue. Parce que la scène a commencé autour de 11 h, l’heure à laquelle sa maman est sortie pour la pharmacie et elle devait passer au marché. C’est à 13 h qu’on l’amène à l’hôpital», raconte-t-elle. Pour cette dernière, c’est dans cette espace de temps que minette aurait été droguée, violée et sodomisée.
Conduite à l’hôpital, l’infirmière soupçonne d’abord un cas d’avortement. Mais après le diagnostic, l’on se rend compte qu’elle a été victime de viol et de sodomie. «En arrivant à l’hôpital elle ne saignait plus. C’est juste le sperme et la glaire qui coulaient abondamment de son vagin», déclare-t-elle.
Les soupçons de Chancelle ne rassurent pas leur tante, qui pense que cet adolescente a subi ces atrocités bien avant d’arriver à Douala. «Elle est arrivée étant malade. Comment est-ce possible que des hommes violent quelqu’un qui est allé demander de l’aide presque agonisante ?», s’interroge la tante.
Pour clarifier ces soupçons, une autopsie a été pratiquée et une plainte déposée contre les maçons de ce chantier. D’après la famille de minette, la levée de corps se fera ce vendredi à la morgue de l’hôpital de Deido, suivie de l’inhumation dans son village à Bamenjou à l’Ouest du Cameroun.
Pour rappel, minette est arrivée à Douala dimanche dernier, chez son grand frère au quartier Logpom pour continuer ses études en classe de première. Mais elle a trouvé la mort 3 jours plus tard. Conduite à l’hôpital encore malade, il a été déclaré par le médecin, qu’elle était victime de viol et de sodomie après avoir été droguée.
Rachèle KANOU