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AFFAIRE PORTA-POTTY À DUBAÏ : LE TOURISME SEXUEL A ENCORE DE LONGS JOURS

Quelques semaines après l’émulation autour de l’affaire porta potty, nous avons voulu revenir sur des questions de fond pour savoir comment lutter contre le phénomène.

Il y’a quelques semaines, des vidéos de scatophilie  mettant en scène des africaines et des richissimes hommes d’affaires émiratis provoquaient le dégoût des internautes. La scabreuse affaire baptisée « Dubaï Porta Potty » avait des allures de films pornographiques teintés d’horreur, avec au rôle principal, des influenceuses africaines.

Le générique de ce long métrage d’un autre genre est lancé fin avril sur les réseaux sociaux par le témoignage d’une jeune africaine jusque-là inconnue, qui raconte avoir servi comme « femmes toilettes » à Dubaï. Son histoire laisse entendre qu’en plus d’être une escort girl auprès de richissimes arabes, elle s’adonnait aussi à des pratiques sexuelles incluant la consommation des urines et excréments de ses clients. Pour ses prestations, elle percevait entre 15 000 et 20 000euros soit un peu plus de neuf millions de  francs CfA.

La boîte de Pandore ouverte, des vidéos explicites commencent à circuler sur les réseaux sociaux. Si la majorité des visages apparaissant dans les films dévoilés sont inconnus, certains personnages très suivis sur les réseaux sociaux comme l’ivoirien Général Makosso et bien d’autres affirment détenir des listes d’influenceuses africaines connues, qui seraient adeptes de cette ignominie sexuelle. Le français Giles Verdez, chroniqueur de Touche Pas à mon Poste, une émission diffusée sur un media français, va plus loin, en affirmant qu’en plus de la scatophilie, les femmes toilettes auraient également des rapports sexuels tarifés avec des chiens, des chevaux et même des chameaux.

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Les raisons de la dérive

Pour Emmanuel Bayiha, travailleur social, le phénomène des femmes toilettes se justifie par la paresse et l’amour démesuré pour l’argent facile « cette génération ne veut pas travailler, elle veut réussir en sautant des cases. C’est pour ça qu’on en est là » déclare-t-il. Un avis partagé par Roland Mbassa, un camerounais ingénieur en informatique résidant à Dubaï qui raconte « Je croise chaque jour des femmes africaines qui sont ici sans raison valable. Elles trainent partout avec des gens qui les vendent comme esclaves sexuelles. Tout ça c’est la facilité. », dénonce-t-il.

Larissa Jeanine  quant à elle, pointe du doigt la pauvreté. Cette enseignante de français dit ne pas approuver ces pratiques mais elle les comprend « c’est facile de porter des jugements quand on a un travail, une situation. Mettez-vous à la place de ces filles qui sont nées dans des familles avec beaucoup d’enfants ou qui ont été abandonnées avec leur progéniture …parfois, les choix ne tiennent qu’à un billet » se défend-elle. « Et puis, regardez vous-même les modèles que nous présentent les médias et les réseaux sociaux. Ces gens qu’on appelle influenceurs aux parcours pas traçables sont aussi responsables de tout ceci » lance- t-elle dépitée.

À côté de ces jeunes filles sous le charme de l’argent, il y’a aussi celles qui sont victimes de leur naïveté. « Elles ne sont pas toutes volontaires, parfois, on leur dit juste que c’est pour des soirées arrosées puis elles sont prises au piège du chantage » affirme Giles Verdez dans une édition de Touche pas à Mon Poste diffusée le 05 mai dernier. Cet argument est aussi celui de Emmanuel Bayiha « beaucoup de ces filles partent d’ici parce qu’elles sont recrutées comme femmes de ménage. Une fois sur place, c’est le cauchemar. On confisque leur passeport et on les oblige à devenir des esclaves sexuelles », explique-t-il.

On se souvient de l’histoire de cette camerounaise du nom de Marthe Ndey qui était arrivée à Dubaï pour un contrat de travail en tant que femme de ménage et qui, sous la pression de ses recruteurs avait fini comme objet sexuelle. Interrogée par Clarence Yongo dans l’émission Dans Le Sahré sur Canal 2, elle avait livré toutes les horreurs subie à Dubaï. Malheureusement, elle va décéder le 30 décembre 2019, rongée par la maladie et le regret, ayant décidé de sensibiliser sur l’ampleur du phénomène.

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Comment mettre fin à ce phénomène ?

De l’avis de plusieurs, il est urgent de sauver les jeunes filles de ces dérives même si  la mission s’annonce ardue. « C’est compliqué, très compliqué » Lance Emmanuel Bayiha. « Si vous me dites qu’on en aura fini avec la pauvreté dans 5 ou 10 ans, je vous dirais oui, on peut stopper tout ça » ajoute-t-il.

 « Chaque jour, il y’a une nouvelle influenceuse encore plus jolie que celles qu’on connait qui atterrit sur les réseaux sociaux. D’ailleurs l’influence de ces gens sera encore plus importante dans les années qui viennent » affirme Larissa Jeannine qui appelle à une régulation des réseaux sociaux.

Le révérend Christian H, pasteur d’une église évangélique à Yaoundé, appelle à une responsabilité parentale  plus accrue « Si les parents ne s’y mettent pas, ce sera compliqué. Nous devons apprendre à nos filles le caractère sacré de leur corps et l’éphémérité des biens de ce monde  »  interpelle le prélat. « Évidemment, tout ce travail ne peut porter du fruit que si le gouvernement s’implique de plus en plus dans l’encadrement de la jeunesse en général et de la jeune fille en particulier. La récente CAN organisée chez nous a démontré que ceux qui nous dirigent font ami-ami avec ces influenceuses qui déroutent nos jeunes.« , conclut-il  alarmiste.

John Matou

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