Les témoignages des femmes sur les violences dont elles sont sujettes dans les agences de voyage, fusent dans les rues de Yaoundé.
Depuis le meurtre du maréchal de logis Armel Joseph Liempime Nana par un employé de Finexx voyage de Douala dans la nuit du mardi 22 juillet, les témoignages sur les violences dans nos agences de voyage ne cessent d’affluer. Parmi les personnes qui sont le plus souvent victimes de celles-ci, on compte un nombre important de femmes.
Sur Facebook, Tsopgni Daniella âgée de 32 ans affirme avoir été violentée en date du 1er juin 2020 par celui qu’elle croit identifier comme étant le bourreau du gendarme assassiné. ‘’Il m’a frappé avec la porte des toilettes par deux fois et je suis tombée. J’ai perdu connaissance et ce sont mes collègues qui m’ont transportée à l’hôpital Laquintinie de Douala‘’. La jeune femme explique que l’employé de l’agence de voyage s’en est pris à elle pour avoir utilisé les toilettes publiques sans débourser au préalable, la somme de 100 fcfa exigible. Elle s’apprêtait pourtant à payer. Le cas de Daniella n’est malheureusement pas isolé.
NOUS SOMMES ALLÉS À LA GARE ROUTIÈRE DE MVAN À YAOUNDÉ
Notre chemin croise celui de Gaëlle, une habituée des agences de voyage du quartier Mvan. Elle affirme avoir été verbalement agressée à plusieurs reprises dans différentes agences de voyage. ‘’Les bagagistes sont d’une violence pas possible. Quand une femme se plaint pour ses bagages descendus tardivement ou manipulés avec indélicatesse, ils nous insultent, c’est à peine s’ils ne lèvent pas la main sur nous» témoigne-t-elle. «Ce sont tous des brigands…des jeunes m’ont arraché mon sac ici un soir sous les yeux de ces employés d’agence, personne n’a bougé le moindre doigt…» ajoute une autre voyageuse rencontrée non loin de Finexx voyage.
Pour Amina, cliente d’une célèbre agence de voyage desservant la région de l’Est Cameroun, les femmes y sont à la merci des voyeurs ‘’les portes des toilettes ne se ferment pas bien…parfois, tu es dedans en train de te mettre à l’aise et tu surprends un homme qui te fixe d’un regard désobligeant et même lorsque nous nous arrêtons en chemin pour les différentes pauses pipi, rien n’est fait pour séparer hommes et femmes».
Nous nous approchons des toilettes pour voir leur configuration et nous ne sommes que peu surpris de la vétusté de la pièce. Le délabrement des lieux exige de tenir la porte une fois à l’intérieur pour ne pas recevoir une visite inattendue.
Face à ces violences très peu relayées, les femmes rencontrées dans différentes agences de voyages de Yaoundé appellent le ministère des transports et les responsables d’agences à prendre les mesures qui s’imposent. Cela évitera que quelqu’un vienne encore à perdre la vie, comme ce jeune Maréchal de Logis, battu à mort par des employés de l’agence Finexx Voyage de Douala.
John Matou
