Amina Priscille tire la sonnette d’alarme sur les cas de violences sexuelles et meurtrières à l’ endroit des femmes qui persistent, malgré le dispositif juridique.
«Tant que la négligence dans le traitement des plaintes conjugales persiste, il y’aura toujours ce sentiment d’impunité et les femmes continueront à vivre le drame dans le « secret » jusqu’à ce que le pire surprenne», a-t-elle décrié.
Un fait inacceptable pour la ministre de la femme et de la protection de la petite enfance qui déplore la légèreté dans le traitement des dossiers concernant les violences conjugales. Il va s’en dire que le pays fait face selon elle, à une montée «vertigineuse» de ce phénomène, malgré le dispositif juridique mis en place par l’Etat tchadien pour protéger les femmes. Amina Priscille interpelle.
«L’État c’est nous, l’État c’est cet oncle a qui la victime vient se plaindre et qui la renvoie au domicile conjugal pour l’honneur familial, l’État c’est cette maman qui refuse d’écouter les plaintes de sa fille et la ramène au foyer en pleurs».
Elle appelle à la dénonciation et à la protection de la jeune fille et des femmes victimes de violences
«L’État c’est aussi ce juge qui classe la plainte déposée par la victime sans suite considérant que « ce n’est qu’une histoire de couple », mais aussi l’État c’est cette opinion de la société qui ne condamne pas le violeur mais la fille d’être légère dans son habillement ….Protégeons nos filles, nos sœurs, nos mères».
Amina Priscille précise par ailleurs qu’il serait absurde de penser que la protection de la gent féminine n’engage pas la «responsabilité collective».
«Que chaque âme qui se retrouve seule face à un dossier d’une survivante sache que sa sœur, sa mère pourrait être la prochaine, et que nous permettions que ces êtres vulnérables appelées « sexe faibles » jouissent de leurs droits».
8 femmes sur 10 préfèrent baisser les bras parce que pour elles, c’est peine perdue…
La ministre de la femme invite à l’impartialité de la justice quand il s’agit des femmes victimes d’actes violents dans leur foyer. Le combat contre les violences sexuelles et meurtrières, reste un chantier pour tous.
La plus jeune femme ministre du Tchad s’est prononcée sur la négligence dans le traitement des dossiers concernant les violences conjugales, deux semaines après sa participation au Forum Génération Egalité organisé en France par ONU Femmes. C’était à la fin du mois dernier.
Rachèle KANOU