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ASSASSINAT DE MARTINEZ ZOGO : APRES LES REVENDICATIONS, PAUL BIYA INSTRUIT L’OUVERTURE D’UNE ENQUETE

Paul Biya est enfin sorti de sa réserve, instruisant l’ouverture d’une enquête sur l’assassinat de Martinez Zogo.

La note date du 27 janvier 2023, est signée de Ferdinand Ngo Ngo, secrétaire général à la présidence de la république. Elle s’adresse au secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie, « Sur Hautes instructions de MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE », peut-on lire sur le document. Il est d’ailleurs indiqué «une collaboration avec le DGSN sur les circonstances du décès de ce journaliste et d’en établir la responsabilité.».

L’encre ne cesse de couler au Cameroun après la découverte le 22 Janvier 2023, du corps sans vie du célèbre animateur de l’émission Embouteillage, Martinez Zogo, alors âgé de 51 ans et porté disparu le 17 Janvier 2023. L’indignation ne s’est concrétisée plus tard que le lundi 23 janvier, avec une interpellation lancée au gouvernement camerounais et menée par un collectif constitué de juristes, membres d’Organisations non gouvernementales (ONG) et de la société civile.

Les premiers éléments de l’enquête …

Selon les révélations du journal le Jour de ce 31 janvier, la veille de l’enlèvement de Martinez Zogo, soit le lundi 16 janvier,  il était recherché par des éléments de la gendarmerie Camerounaise, qui se sont rendus dans son quartier à Fougerolles et se renseignaient sur la localisation de son domicile.

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L’Etat camerounais doit rendre compte, le peuple  exige des comptes

La presse devra-t-elle craindre d’exercer à présent ? Quelle est la suite pour rendre justice et prévenir de tels désastres? Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en l’Afrique Centrale (REDHAC) et des organismes associés ont organisé une conférence de presse, sur la base de ces questions.

Une déclaration a été présentée à cet effet à Douala-Bali, au siège de l’institution. Le collectif des ONG et de la société civile sous l’égide de Me Alice Kom et la directrice exécutive du REDHAC Maximilienne Ngo Mbe, réclame justice. Des interpellations et revendications à l’endroit du gouvernement, de la communauté internationale et même de chaque citoyen camerounais ont été rendue rendues publiques.

Le respect des principes de la démocratie est mis en exergue dans cette déclaration adressée au gouverneur Dieudonné Ivaha Diboua en tant que représentant du Président de la République dans la région du Littoral. Le musèlement de la presse sera effectif si rien n’est fait. Car la déclaration précise:  » les journalistes paient le lourd tribut au Cameroun depuis que l’Etat a décidé du recul des libertés fondamentales et installé la dictature ». Ce musèlement doit donc être rapidement stoppé.

Car « le Cameroun est un Etat de droit » comme l’on pouvait l’entendre dans les éclats de voix lors de la conférence de presse au siège du REDHAC.

« Nous lui avons demandé de transmettre à la hiérarchie nos pleurs, nos émotions, mais aussi notre refus de continuer de cette manière-là. Nous lui avons demandé de transmettre également notre soif de savoir ce qui s’est passé, car comme on le sait, il est ici le représentant pour le littoral de M. le Président de la République qui a prêté serment sur la constitution d’assurer la sécurité des personnes et des biens ».

a déclaré Me Alice Nkom aux sortir des bureaux du gouverneur de la région du littoral.

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Une affaire de tous …

L’interpellation ne s’est pas seulement limitée aux groupes sus évoqués, mais également à chaque citoyen de façon individuelle. Pour être ensemble, pour amener l’Etat à rendre compte, chacun doit prendre cette décision de s’associer pour que justice soit faite. « L’heure est à la responsabilité individuelle et collective » précise la déclaration. L’optimisme et la foi doivent également accompagner chacun de nous dans cette initiative. Dame Sende Dora, membre du collectif et de la société civile dit croire aux procédures engagées parce qu’elles valent mieux que le silence.

 « Il faut toujours commencer quelque part, nous avons tous mal pour ce qui s’est passé. C’est horrible ! On ne dirait pas que nous sommes dans un Etat de droit. Nous n’avons pas les commandes oui, mais le seul pouvoir que nous avons est d’influencer ce qui sont aux commandes. Ne rien faire n’est nullement utile, c’est pourquoi je suis heureuse de cette mobilisation qui n’a même pas été préparée d’avance. Juste après le drame, les camerounais ont compris qu’il fallait agir vite ».

affirme-t-elle.

Le collectif composé du Redhac, Un monde Avenir, les nouveaux droits de l’homme, Mandela center international, centre for Human rights and Democracy in Africa, COFEPRE  entre autres, suit donc de près le déroulement de cette enquête sur le décès de Martinez Zogo.

Le chef de chaîne de la radio Amplitude FM à Yaoundé a été enlevé le 17 janvier 2023 au soir, des femmes d’influence avaient demandé au gouvernement de le retrouver, cependant, sa dépouille a été découverte le 23 janvier sur un terrain vague à Ebogo 3 dans la Mefou et Afamba, région du centre. L’animateur de l’émission Embouteillage informait ses nombreux auditeurs sur les lignes 94, 65 et 57, en rapport selon ses révélations à la prévarication de la fortune publique.

Chanelle NDENGBE

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