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AU CAMEROUN : LE BUDGET DU MINISTÈRE DES AFFAIRES SOCIALES NE REPRÉSENTE PAS 2% DU BUDGET DE L’ÉTAT

Le travail social est le parent pauvre de l’organisation gouvernementale.

Le budget du ministère camerounais des affaires sociales ne représente pas 2% de l’ensemble du budget de l’état, alors qu’il a en charge la vulnérabilité de toute la population.  Ceci explique la faible action ou encore le mutisme dudit ministère sur les faits sociaux qui sont de plus en plus récurrents.

«Il faut des plaidoyers, faire des démarches, justifier pourquoi on demande ci et ça. Après avoir fait toutes les justifications possibles, quand on lui (ndlr: ministre des affaires sociales) annonce son enveloppe budgétaire, c’est choquant. Quel est le budget que le ministère envoie aux mairies. Il y a certains maires qui ne veulent même pas recevoir le personnel des centres sociaux et ce n’est forcément de leur faute.  Lorsque vous avez 10 à 15 handicapés qui vous demandent par exemple des fauteuils roulants et vous n’avez reçu que 300 000f comme budget de fonctionnement. Quelques fois on est dans l’embarras»,

déplore Mélanie Makeng. Elle est inspectrice principale des affaires sociales et directrices des interventions sociales du centre national de réhabilitation des personnes handicapées à Yaoundé.

Le budget des affaires sociales qui a en charge l’accompagnement des personnes socialement vulnérables allant de la situation des handicapés, des personnes âgées, des enfants abandonnés, des inadaptés sociaux; aux populations autochtones, est largement insuffisant.  Ceci a un impact socio-économique dans l’investissement pour l’éducation spécialisée.

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C’est au cours d’une table ronde tenue à Douala le 24 août que les inspecteurs des affaires sociales dénoncent ce mal-être du ministère en charge des problèmes sociaux. L’atelier organisé par l’institut supérieure de psycho pédagogie appliquée (ISPPA) s’est tenue sous le thème : «Les métiers du social : Piliers de l’émergence des personnes socialement vulnérables au Cameroun». C’est un institut qui a ouvert ses portes pour former les éducateurs spéciaux.

«Il était question de dire aux uns et autres que désormais au Cameroun en dehors des structures que nous avions comme l’ENAS et d’autres structures qui forment actuellement, nous avons une structure qui a une tutelle académique comme l’université qui forme en licence professionnelle pour prendre en charge les préoccupations liées à la vulnérabilité et à la détresse au Cameroun»,

soutient Samuel Ndjock, inspecteur principal des affaires sociales et directeur des études ISPPA

Dans un contexte où les problèmes sociaux surgissent de jour en jour avec des maux comme les assassinats, la toxicomanie, les viols, la cybercriminalité et même le disfonctionnement des familles, le travail social vient réguler la société et remettre les uns et les autres sur la voie normale.

«Il faut former la personne handicapée pour faire de cette personne un opérateur et un membre à part entière de la société, pas dépendant, pas quelqu’un qui est là pour quémander au bord de la rue. Ce n’est pas la pitié. Ils ont des droits, un dispositif légal, règlementaire et même au niveau international, apporter un appui à un enfant handicapé, à une personne en détresse, n’est pas de la pitié. C’est un droit qu’on exerce et c’est un droit qui lui est attribué par les textes nationaux et internationaux»,

rappelle  Mélanie Makeng

La création d’un institut qui vient combler un grand vide au Cameroun.

«Nous voulons que les populations de manière globale au Cameroun sache qu’il y a désormais un institut qui peut apporter une solution à leur problème au niveau des groupes et au niveau des communautés. Lorsqu’on ne prend pas en compte un enfant qui a des besoins spécifiques, qu’on le garde, on l’exclut mais on oublie qu’on en fait une charge perpétuelle. Alors que si on lui donne l’opportunité d’être valorisé, alors on peut ressortir les compétences qui restent en lui»,

rassure Samuel Ndjock

Sous le thème : «Les métiers du social : Piliers de l’émergence des personnes socialement vulnérables au Cameroun», le but de cette table ronde était de sensibiliser le grand public en général, les professionnels et les jeunes camerounais sur l’existence de la formation spécialisée  des métiers sociaux.

Rachèle KANOU

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