Les ménagères expriment leur peine face à l’escalade du prix de la tomate, l’un des ingrédients les plus incontournables des repas.
Face aux lamentaitions de femmes, constatées par Griote au sujet de la hausse du prix de la tomate, la rédaction s’est rendue dans des marchés de Douala pour y voir plus clair. Constat établi au marché de la Cité des palmiers et de Pk10, où la désolation des vendeuses de tomates est remarquable.
250 FCFA, c’est le prix d’un tas de trois tomates moyennes au marché de la cité des palmiers et 200 FCFA pour quatre tomates d’une plus petite épaisseur au marché de Pk10. Une situation qui agace les consommatrices, mais les commerçantes informent qu’elles n’y sont pour rien.
Au marché de Pk10, Evelyne, nous apprend que le panier coûte désormais entre 7500 fcfa et 11500 fcfa alors qu’il variait autrefois entre 3500 et 5000 fcfa. Si l’ancien prix est également évoqué par les commerçantes du marché de la Cité des palmiers, celles-ci disent qu’elles dépensent souvent jusqu’à 13.000 fcfa pour un panier.
Selon les commerçantes, ce changement brusque s’est opéré il y a environ deux mois, d’où l’incidence sur le prix de la tomate en détail.
« Les femmes nous toisent ici quand on dit le tas à 250 fcfa . Avant c’était 100 fcfa parce qu’on prenait le panier à 3500fcfa, 4000 fcfa ou 5000 fcfa selon les saisons. Aujourd’hui on achète le panier à plus de 10.000 fcfa. Depuis près de deux mois, c’est à 13000 fcfa que j’ai acheté mon panier. Je dois revendre à combien pour avoir quel bénéfice? »,
s’interroge Maman Cécile à la Cité des Palmiers.
Evelyne quant à elle s’interroge sur le sort réservé aux vendeuses de tomates dont elle fait partie, avec cette hausse constante.
« Voyez vous-mêmes comment le prix ne fait que grimper, parfois tu as même peur de vendre. Quand on te taxe le panier tu veux seulement laisser. Mais tu penses qu’il faut que tu manges, tu dois nourrir les enfants. Heureusement que c’est quelque chose que tout le monde utilise ».
Face à cette indispensabilité de la tomate, les personnes modestes sont condamnées.
« Nous les gens pauvres nous sommes seulement condamnés. Une maison de six personnes, aujourd’hui il te faut au moins la tomate de 1000 fcfa pour une bonne sauce, est ce que pour nous c’est facile? »,
s’interroge une riveraine de la Cité des palmiers.
Les grossistes confirment cette situation et expliquent la variance des prix par la qualité de la production. »Pour ce panier, il y a un premier choix, un deuxième et un troisième. Vous allez voir ce qui coûte 8500 fcfa, ce qui coûte, 10000 fcfa , et ce qui coûte 11500 fcfa »,
déclare sieur Saïd grossiste au marché Sandaga à Akwa.
« En général, la tomate est devenue chère. Nous les grossistes on paye aussi cher. Par exemple ce panier de tomates qui ne sont pas très rouges. Si j’achète ça loin à l’Ouest à 5000 fcfa, je suis obligée de vendre ici à 10 000 fcfa au moins pour tirer mon bénéfice et récupérer l’argent de transport »,
ajoute-t-il.
Pour les économistes, dont Sieur Pascal Ngwodog, l’inflation de la tomate va de pair avec l’inflation que connaît le marché africain en général et le marché camerounais en particulier. La cherté de la vie affecte les ménages par rapport au déficit « entre l’offre et la demande« . La remédiation se trouve dans l’augmentation de la production. « Pour palier ce problème il faut augmenter la productivité et limiter les exportations », indique l’économiste.
Le panier de la ménagère est ainsi davantage vide et les yeux sont toujours tournés vers ceux qui ont le pouvoir de décision pour alléger ce fardeau, en adoptant notamment des politiques internes favorables à une plus grande productivité locale de la tomate.
Chanelle NDENGBE