AU SÉNÉGAL: SEULEMENT QUATRE FEMMES FONT PARTIE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT

Quatre visages féminins figurent dans le nouveau gournement sénégalais institué par le Premier Ministre Ousmane Sonko.

La liste des membres du gouvernement sénégalais rendue publique le soir du 5 avril dernier dévoile 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat. C’est dans la grande catégorie des ministres que se rangent les nouvelles promues au gouvernement, des femmes dont les compétences et le leadership précèdent la bonne réputation.

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Yassine Fall, ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères

Yassine Fall est une experte en économie formée notamment à l’Université de Texas où elle a obtenu un Master dans cette discipline. Présidente de Def Lila Wàar, mouvement en faveur de l’indépendance économique et la justice sociale, elle bénéficie d’une riche expérience dont une grande partie acquise au sein des Nations Unies. Elle a notamment été directrice de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche pour promotion de la femme (Instraw). Elle a également été conseillère économique et directrice régionale du Fonds des Nations Unies pour la femme ( Unifem) pour l’Afrique occidentale et centrale. ONU-femmes l’a également eue à New-York au poste de directrice de la division économique. Sa vie politique s’est brillamment Illustrée au sein du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité ( Pastef) fondé et dirigé par Ousmane Sonko et pour lequel elle est la vice-presidente en charge des relations internationales. C’est donc une expérimentée du leadership et du système des relations internationales qui est désormais la cheffe de la diplomatie sénégalaise, un choix stratégique selon plus d’un.

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Fatou Diouf, à la tête du ministère des Pêches, des infrastructures maritimes et portuaires

Le Dr Fatou Diouf est une spécialiste du domaine pour lequel elle est aujourd’hui ministre au Sénégal. Formée en Droit public, d’ailleurs enseignante de cette discipline à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), elle s’est spécialisée dans les activités maritimes et sa thèse de doctorat en pêche illicite non déclarée, non réglementée (INN) est un fruit de ses recherches. En administration des affaires maritimes, l’Universitaire s’est aussi Illustrée. Elle a officié pendant sept années au sein des cabinets des ministres de l’économie maritime et de l’environnement, en qualité de conseillère technique chargée des questions juridiques. À ce poste elle a participé à plusieurs conférences internationales et à la signature des traités internationaux et communautaires. De riches expériences pour lesquelles le chef du gouvernement a trouvé l’enseignante digne de diriger le département ministériel des Pêches et infrastructures maritimes et portuaires.

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Khady Diene Gaye, ministre en charge de la Jeunesse, des sports et de la culture

La nomination de Khady Diene dans la haute gestion des sports au Sénégal est historique, car elle connait 28 prédécesseurs tous de sexe masculin. Elle n’est pas novice dans le domaine des sports, mais elle est juriste de formation formée à l’université Gaston Berger de Saint-Louis et elle est titulaire d’un DEA. Dans le domaine des sports, elle a reçu sa formation à l’Institut national supérieur de l’éducation populaire et du sport de l’UCAD. Elle a été directrice de la formation et de la coopération au sein du ministère des sports. Avant sa nomination, elle était inspectrice régionale des sports à Kaolack. Elle a occupé le même poste il y a peu à Dakar et selon certains médias locaux, elle aurait été affectée à Kaolack du temps de Macky Sall en raison de sa sympathie manifestée pour le Pastef, parti leader de l’opposition à l’époque. Dame Gaye quitte donc le leadership régional pour celui national et aura dans sa feuille de route en plus des affaires sportives, les affaires culturelles et celles qui ont attrait à la jeunesse. Plusieurs lui attribuent un sens élevé du professionnalisme.

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Maïmouna Dieye, ministre de la famille et de la solidarité

Figure emblématique de Pastef, elle est considérée dans le pays comme une actrice du développement. Ancienne immigrée, elle intègre le Pastef en 2014 et c’est avec ce parti qu’elle gagne les dernières élections municipales à Oie, devenant ainsi la mairesse de la localité. Au Pastef, elle est la présidente du mouvement national des femmes pour le Sénégal et la diaspora. La gestion qu’elle fait de ce mouvement et de sa commune en qualité de maire seraient des preuves de son potentiel à piloter le ministre de la famille et de la solidarité. À chaud, par rapport à cette nomination, la nouvelle ministre a laissé entendre que l’accent sera particulièrement mis sur les femmes et les enfants, car ils sont selon elle  » le coeur de la famille ».

Les nouvelles promues du tout premier gouvernement sénégalais à l’ère du Président Bassirou Diomaye Faye sont ovationnées, mais des Sénégalais restent sur leur soif au regard du faible échantillon féminin qu’elles représentent. Une représentativité des femmes à 13%, alors que dans l’ancien gouvernement elle était de 18%, comme le souligne Aminata Fang Niang, présidente de l’Association des femmes juristes, dans une déclaration signée par 255 personnalités et 24 organisations, pour denoncer le sous-effectif des femmes. La question du pourquoi se soulève quand on sait que les intellectuelles et femmes leaders au Sénégal ne manquent pas.

L’espoir ne s’éteint toutefois pas car beaucoup affirment que les postes importants ne se retrouvent pas exclusivement au Gouvernement. Ils gardent l’espoir de voir des femmes promues aux postes stratégiques. Les yeux sont particulièrement rivés vers Aminata Touré, ancienne chef du gouvernement et alliée indéfectible du Président Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, et dont le nom n’est pas paru dans la composition du gouvernement.

Chanelle NDENGBE

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