Les résultats de l’autopsie sur le corps de la jeune topographe permettront probablement d’élucider les circonstances de son décès.
L’enquête en cours sur le meurtre de Sandra Lorraine Maffo, topographe âgée de 25 ans retient l’attention de la famille éprouvée. Cette dernière crie à la justice depuis la découvete de la dépouille de leur fille, petite-fille, soeur et nièce le dimanche 7 avril dernier à Ngombé, mais se pose aussi des questions auxquelles les résultats de l’autopsie pourraient apporter des éléments de réponses.
L’atmosphère est désolante au quartier Nyalla Pariso dans le 3e arrondissement de Douala où vivait la victime en compagnie de ses parents. Depuis la découverte macabre, ils se posent toutes sortes de questions et s’impatientent de trouver des réponses notamment avec les résultats de l’autopsie annoncée. Sieur Djondzo Paul Romain, papa de la victime nous a en effet appris lors de notre descente au domicile familial ce jeudi 11 avril qu’une autopsie est prévue pour le 12 avril 2023. « Actuellement le commandant vient de m’informer qu’il y aura autopsie demain, qu’il va transporter les documents nécessaires pour réaliser l’autposie« , dit le papa de la défunte qui est également revenu sur les circonstances de sa disparition et la découverte macabre.
Le chef de famille est joint aux environs de 19h le samedi 6 avril 2024 par son épouse, mère de Sandra Maffo, qui l’informe que cette dernière n’est pas de retour à la maison depuis sa sortie le matin pour se rendre à son lieu de service.
« Lorsqu’elle était partie au travail le matin, on les a envoyé sur le terrain à Ngombé et autour de 14h on a constaté sa disparition. J’ai demandé quelles sont les dispositions qui ont été prises, ils m’ont dit qu’ils ont signalé à la gendarmerie de Bonamoussadi et qu’ils étaient même déjà sur le terrain autour de 17h/18h… Il se faisait tard, je ne pouvais pas me rendre sur les lieux parce que c’est à environ 30km d’ici « .
C’est à 5h du matin que le papa accompagné par son frère aîné et certains proches s’est rendu à Ngombé.
« Nous sommes arrivés sur les lieux à 8h30. Les villageois sont arrivés aussi, ils avaient déjà fouillé le train qui était près du terrain (sur lequel elle a effectué la levée topographique)… Quelqu’un a suggéré de commencer les recherches au dernier point où elle était…et quelques instants après on est venu nous signaler « La voici ». Comme on ne pouvait pas toucher, il fallait attendre la gendarmerie et le médecin, on a dit qu’on patiente. Le médecin est arrivé et on a enlevé ma fille du trou où elle se trouvait, on a constaté qu’elle avait été assassinée, la tête broyée »,
raconte le père attristé. Pourtant l’oncle de la victime qui est le premier à avoir entendu « La voici » du coin où les collègues de Sandra menaient leurs recherches dit avoir eu l’espoir que sa nièce était vivante avant de constater la tragédie. Cet oncle qui répond au nom de Fokou Symphorien est le frère aîné du père de la victime. Sur les lieux du drame il dit avoir fait un constat étrange.
« Une chose qui m’a beaucoup surpris c’est que quand nous arrivons sur les lieux, j’ai l’impression qu’on nous attendaient pour retrouver le corps. Parce que quand nous arrivons, tous les mouvements tournent comme si c’est notre absence qui faisait qu’on ne retrouve pas l’enfant. Dès qu’on constate qu’on est là, subitement on trouve l’enfant »,
confie l’oncle cette étrange impression s’ajoute à de nombreuses zones d’ombres qui sème la confusion chez les parents de la jeune topographe.
C’est la mère qui lance l’alerte chez son mari
Elle a été contactée par téléphone aux environs de 17h30 ce samedi par un des collègues de sa fille. C’est par ce coup de fil, qu’elle apprend que sa fille s’est rendue à Ngombe pour « une levée topographique », informe dame Tcheujou Eugénie, maman de Sandra. L’homme qui a passé le coup de fil, selon les déclarations de dame Tcheujou, serait plus jeune que Sandra et formait avec elle le duo chargé de la mission à Ngombe. Selon les allégations dudit collègue, à la fin de la Miss vers 14h, Sandra s’est trouvée assez fatiguée qu’il a été obligé de se déplacer pour chercher un moto-taximan, mais à son retour elle n’était plus là. Une version qui donne lieu à plusieurs interrogations, surtout que le jeune homme avait en sa possession le téléphone portable de la victime. Selon ses dires il l’avait avec lui pour partage de connexion, un argument qui ne convainc pas pour le moment d’où sa mise en garde à vue à la Brigade de Bonamoussadi.
Tension au sein de l’entreprise?
Sandra est présentée comme une jeune fille posée et respectueuse, même en entreprise conformément à l’éducation de sa maman. » En entreprise, moi je lui ai même dit que même si quelqu’un t’attaque reste tranquille, fais ton travail et rien que ton travail ». Des soucis semblaient tout de même venir de cette entreprise qu’elle a intégrée il y a près de 5 ans. Selon sa maman, elle avait un problème avec un superieur hiérarchique qu’elle avait exposé au cours d’une réunion.
« Elle disait qu’il y avait un malaise dans cette entreprise, son chef le plus proche n’aimait pas qu’elle aille pour les levées topographiques. Au cours d’une réunion on a demandé à chacun de s’exprimer, elle a signalé qu’elle est toujours écartée pour les levées topographiques et depuis ce jour le constat que j’ai fait c’est qu’elle est maintenant constamment sollicitée pour les levées topographiques »,
confie la mère éplorée. Par ailleurs, dans des échanges de messages entre elle et certains de ses amis, elle dévoilait l’intention de quitter son entreprise de se faire licencier, car selon des rumeurs, la direction prévoyait renvoyer un bon nombre d’entre eux.
À coté de cette confusion les parents souhaitent vivement que justice soit faite et que le meurtrier de leur fille soit arrêté et puni.
« J’interpelle les autorités camerounaises en particulier le Président de la République qu’on retrouve le coupable afin que justice soit faite »
implore sieur Djondzo.
La jeune Sandra Lorraine Maffo devient ainsi la 21 ème femme tuée en 83 jours au Cameroun selon la comptabilité effectuée par Griote et les citoyens continuent de déplorer l’insécurité grandissante en particulier pour les femmes.
Chanelle NDENGBE