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SYSTÈME BANCAIRE CAMEROUNAIS AU BORD DE L’EFFONDREMENT : LA MOBILISATION DES FEMMES SOLLICITÉE POUR RÉCLAMER L’ EXÉCUTION DU «CADRE AMIABLE»

Des femmes agglutinées près d’une banque dont on annonce la fermeture, l’image est commune. 

C’est la raison de l’appel à la mobilisation de la gent féminine  lancée ce 27 avril 2021, à l’occasion du  31ème anniversaire de cette loi qui encadre le redressement bancaire et joue le rôle de  jurisprudence.

La faillite d’une banque fragilise les familles et la mobilisation des femmes est sollicitée. «Je lance le premier appel aux femmes. Lorsque les banques ferment, les premières victimes sont des épouses, les mamans, les enfants », déclare Pierre Numkam, auditeur bancaire.

Président de la mutuelle Inter-Africaine des consommateurs des biens et Services (MIACBIS), il  invite les femmes à prendre conscience de l’effondrement du système bancaire camerounais et de joindre leurs voix à la MIACBIS pour réclamer l’exécution du «cadre Amiable» institué par le président de la république. Une loi qui stipule que, lorsqu’une banque tombe en faillite, les épargnants obtiendront restitution de leurs épargnes quelque soit le cas avec les intérêts.

Il y a 31 ans que cette loi a vu le jour au Cameroun, seulement elle n’a jamais été appliquée ou alors exécuté. Une situation qui joue en défaveur des familles qui ont perdu de l’argent dans les banques. Il est donc question de trouver des stratégies pour la mise en exécution de cette loi au profit des victimes.

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«Si les femmes ne se mobilisent pour sauver nos banques et microfinance en faillite et menacées de mise en liquidation qui d’autre pourrait mieux le faire?», questionnne Pierre Numkam.

En ce moment les clientes de Comeci sont aux abois. Selon cet auditeur bancaire, le portefeuille de la BICEC par exemple est compromis à 52%  avec les créances douteuses qui s’élèvent à 147 milliards de francs CFA,  relevées en février 2021. Pourtant la COBAC fait un contrôle régulier. Pour l’auditeur bancaire, les pertes ne sont pas constatées. Un incident catastrophique d’après Pierre Numkam, qui pense que le «cadre Amiable» reste la pierre d’angle.

«Notre système bancaire est au bord de l’effondrement. La créance réputée en souffrance, étant de l’ordre de 618 milliards de fcfa pour le Cameroun et 1928 milliards de fcfa pour la CEMAC», révèle-t-il.

Lors de la conférence de presse organisée  à Douala à l’occasion du 31ème anniversaire du «cadre Amiable», Pierre Numkam, a rassuré que si dans un mois, il n’a pas satisfaction de ses revendications, il demandera la dissolution de la BICEC telle que le stipule l’article 664 du code OHADA.

Rachèle KANOU

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