Les corps de Noé et Alexandra sont toujours sous scellés à la morgue de l’hôpital de district de Deido et les trois autres enfants sont sous soins intensifs.
La famille est sous le choc, les questionnements tourmentent les esprits. «L’avocat contenait-il un produit toxique ? Ces enfants ont-ils mangé autres choses en dehors de l’avocat?», des interrogations qui demeurent sans réponse, surtout que le grand-père de ces enfants et l’une des mamans des victimes sont en bonne santé. Pourtant ils avaient consommé les tranches du même fruit.
L’histoire tragique datant du 27 avril 2021 est celle de 5 enfants dont 4 fillettes et un garçon vivant chez leur grand-mère. C’est au lieu-dit carrefour du Lycée dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. Deux d’entre eux sont morts se plaignant des douleurs dans le ventre et trois autres placés sous soins quelques minutes après avoir mangé de l’avocat, commercialisé par cette sexagénaire.
«Quand mon mari est rentré il m’a dit qu’il a faim. J’ai pris un avocat que j’ai fendu et j’ai goûté à ma fille en question, la mère de l’enfant décédé. Le même avocat j’ai envoyé à la maison à mon mari et il s’est partagé avec les enfants», raconte la grand-mère. Seulement quelque temps après c’est sa fille qui l’interpelle suite à l’état de Noé. «Je vendais les avocats là dehors, vers 16h ma fille m’appelle Mama viens voir ce que Noé fait. J’accoure et je trouve l’enfant couché. Il pleure son ventre. J’emmène l’enfant à l’hôpital et il rend l’âme», fulmine la grand-mère.
Alexandra va être transportée d’urgence à son tour, à l’hôpital Laquintinie de Douala, par son père. Elle présente les mêmes symptômes que Noé. C’est au sein de la formation sanitaire que son papa constate sa mort.
L’intoxication aura été brutale pour Noé, le petit garçon âge de 3 ans et alexandra 5 ans qui ont vite rendu l’âme. Les trois autres enfants un peu plus âgés pourraient être sauvés. «La grande sœur de Alexandra se porte mieux par rapport à Mardi. Elle m’a même demandé comment va sa petite sœur. Mais je n’ai pas pu lui répondre. C’est quand elle va sortir si Dieu le permet, qu’elle va se rendre compte du décès», laisse entendre la maman de la défunte, le cœur serré.
Une histoire troublante qui ne cesse d’alimenter les causeries au carrefour du Lycée. Les causes de cette mort ne sont pas encore élucidées même si les riverains de ce lieu situé non loin du domicile familiale endeuillé, affirment que «l’avocat a tué les enfants d’une femme».
Une enquête a été ouverte, les corps et les cageots d’avocats mis sous scellés. Ce n’est qu’après les analyses médicales que les corps seront restitués à la famille.
Rachèle KANOU