En plus du risque élevé chez les femmes noires de décéder pendant la grossesse, une étude de The Lancet révèle que les risques de fausse couche sont encore plus accrus chez ces dernières.
Selon un rapport publié dans la revue scientifique britannique The Lancet, les données relatives à 4,6 millions de grossesses dans sept pays révèlent que le fait d’être noire augmente le risque de fausse couche de 43 %.
«Nous savons que le risque de mourir pendant la grossesse est plus élevé pour les femmes noires. Mais j’ai été très choquée de constater également un risque accru de fausse couche», a déclaré Siobhan Quenby, le directeur adjoint du Tommy’s National Centre for Miscarriage Research. Il est celui qui a travaillé sur l’étude.
C’est une révélation qui interpelle. Seulement les analyses de The Lancet ne déterminent pas les facteurs qui favorisent les fausses couches chez les femmes noires.
Les statistiques sur les fausses couches dans le monde sont problématiques
Les auteurs du rapport estiment que 23 millions de fausses couches se produisent chaque année dans le monde, soit environ 15% du total des grossesses.
1 femme sur dix aurait fait une fausse couche. 44 grossesses sont perdues chaque minute dans le monde, selon l’une des trois études qui composent le rapport publié par The Lancet. Un phénomène qui reste selon les auteurs de l’enquête, minimisé. Ils insistent sur le manque de soutien psychologique qui peut mener à de lourdes conséquences
«Pendant trop longtemps, le fait de faire une fausse couche a été minimisé et, souvent, pas pris au sérieux (…). Il n’est plus temps de se contenter de dire aux femmes ‘Essayez encore», recommande l’éditorial de la revue médicale qui accompagne ce rapport.
Ce qui augment le risque de fausse couche
Un phénomène minimisé. Certains facteurs sont associés à une augmentation du risque, l’âge de la mère et, dans une moindre mesure, du père (surtout au-dessus de 40 ans), des antécédents de fausse couche, un indice de masse corporelle très bas ou très élevé, l’alcool, le tabac, le stress, le travail de nuit ou l’exposition aux pesticides. Par ailleurs, le risque est plus élevé chez les femmes noires.
Comment prévenir?
Cette revue scientifique britannique estime que des examens réguliers et un soutien dès le début de la grossesse, des échographies pelviennes pour vérifier la structure de l’utérus, des injections d’aspirine et d’héparine pour réduire le risque de caillots sanguins et un traitement hormonal ainsi qu’un traitement en cas de faiblesse du col de l’utérus, sont conseillés.
Les auteurs de l’étude recommandent que les femmes qui ont fait une fausse couche puissent bénéficier d’un suivi minimum, avec notamment un soutien psychologique pour le couple et des conseils avant des grossesses ultérieures.
Rachèle KANOU