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BÉNIN : LA LÉGISLATION DE L’AVORTEMENT DIVISE L’OPINION PUBLIQUE

L’assemblée nationale du Benin a légalisé l’avortement le 21 octobre 2021, au moment où près de 200 femmes décèdent des suites de complications de cet acte non sécurisé.

C’est en 2003, que le Benin adopte une loi relative à la santé sexuelle et à la reproduction. Un texte qui autorisait le recours à l’interruption volontaire de grossesse dans des conditions exceptionnelles. Notamment quand la grossesse met en danger la vie et la santé de la femme enceinte, lorsque la grossesse est la conséquence d’un viol ou d’une relation incestueuse, ou lorsque le fœtus  est atteint d’une maladie grave.

Le 21 octobre dernier, les députés ont complété ces dispositions donnant droit à la femme de décider d’interrompre une grossesse si elle sait qu’elle n’a pas les moyens financiers ou éducatifs pour s’occuper de l’enfant. Une décision qui divise l’opinion et surtout les religieux.

La mesure a déclenché une levée de bouclier d’une partie de la société béninoise et notamment de la Conférence épiscopale du Bénin, qui dans un communiqué la veille, affirmait que «la légalisation de l’avortement est la culture de la mort ».

Selon des religieux, il s’agit de la banalisation de la vie humaine. Pour la conférence épiscopale représentée par Monseigneur Eugène Houndekon,

​«Face à une décision aussi grave, les évêques du Bénin rappellent le respect inconditionnel du caractère sacré et inviolable de la vie, surtout de celle de l’innocent. L’avortement est un acte inhumain qui détruit la vie du fœtus mais aussi celle de la mère à plusieurs égards »,

a relayé VOA Afrique.

Au moment où près de 200 femmes meurent des suites de complications de l’avortement non sécurisé, les pouvoirs publics estiment qu’il s’agit d’une mesure de santé publique dont l’unique objectif est de sauver des vies humaines.

«Plusieurs familles continuent de pleurer la perte d’un enfant, d’une épouse, d’une mère partie tragiquement à la suite d’un avortement compliqué. Ces blessures sont irréparables. Pourtant on peut bien éviter ce drame qui se joue sous nos yeux. Cette mesure vient soulager les peines de nombreuses femmes qui, face à la détresse d’une grossesse non désirée, se trouvent obligées de mettre leur vie en jeu par des pratiques d’interruption de grossesse dans des conditions non sécurisées »,

a déclaré le ministre béninois de la Santé, Benjamin Hounkpatin, lors d’un point presse à Cotonou.

Rachèle KANOU

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