Merveille s’est donné la mort suite à de vifs échanges avec son géniteur au sujet de son téléphone.
Agée de 16 ans, elle a mis fin à ses jours en consommant du poison pour souris, communément appelé ‘’Arata Tchop Die’’. Prise de douleur aiguë dans la nuit de mercredi à jeudi elle a été rapidement conduite à l’hôpital. C’est dans ce lieu que la jeune fille rendra l’âme au petit matin du jeudi 25 novembre 2022.
Motif du suicide, de vives altercation entre celle-ci et son géniteur. L’incident malheureux survient après un reproche de son père qui était remonté contre le fait qu’elle se rende à l’école avec le téléphone portable. Acte pourtant proscrit au sein de son établissement scolaire.
Merveille dans son intention de se suicider, a tout d’abord demandé à sa camarade de classe de l’aider à acheter le raticide, sous prétexte que le produit sera destiné aux souris de la maison.
«La petite était assise ici et quand on parle du décès de Merveille, elle dit que celle-ci lui a remis 100 FCFA pour l’achat du produit. Elle dit qu’elle est partie demander au vendeur de comprimé , c’est le vendeur qui lui a dit qu’elle va trouver «Arata chop Die» au carrefour, mais regardant la distance elle est rentrée remettre l’argent à Merveille».
explique Flore, voisine de la défunte. Cette première tentative échouée, Merveille va acheter le produit d’elle-même et le mettre dans du pain pour facilement l’ingurgiter.
«Le petit voisin qui se bat à la boulangerie est rentré avec le gâteau qu’il a d’ailleurs partagé comme d’habitude aux enfants. Merveille a pris le sien puis a chargé le gâteau avec une très petite quantité du poison car elle voulait juste faire du chantage à son père. Elle n’espérait pas que la dose allait lui coûter la vie»,
rajoute notre source.
Selon les voisins, l’adolescente n’est pas à son premier coup. Il s’agit là de sa troisième tentative de suicide. Les deux précédentes ayant été testées via le Javel.
Merveille Nkom, élève en classe de seconde en soins infirmiers était pourtant très disciplinée, calme avec de bonnes notes au collège polyvalent de Bépanda. Mais elle n’arrivait plus à se concentrer du fait de son téléphone, d’où la confiscation de celui-ci par son papa.
«Mercredi, on s’est rencontré le matin avant l’évaluation. Elle mangeait le kalaba (kaolin) et a donné aussi pour moi. Après je l’ai laissée à l’extérieur, hors du portail entrain de réviser les notes. Elle disait qu’elle devra même cotiser pour acheter l’androïd»,
témoigne une camarade de classe, rencontrée au domicile de la grand-mère de Merveille, où elle s’est suicidée au quartier Bépenda, dans l’arrondissement de Douala 5ème.
D’après certains proches la disparition de Merveille est l’œuvre de sa mère qui la choyait excessivement.
«C’est lors de la rentrée scolaire que la petite a aménagé chez sa grand-mère ici. Elle n’effectue aucune tâche ménagère. Elle a même une ménagère qui lave ses vêtements … Quand la ménagère ne vient pas elle ne peut même pas préparer le déjeuner pour ses cadets. La grand-mère nettoie la maison, cuisine elle regarde juste. Souvent sa mère vient insulter bien la grand-mère devant sa fille et le père de la fille très pauvre ne peut rien dire, surtout qu’il est logé chez les parents de sa femme en plus sans emploi».
Cette troisième tentative de suicide aura donc été fatale pour Merveille Nkom, dont la dépouille séjourne à la morgue de l’hôpital Tergal de Nylon dans l’attente du programme des obsèques.
Ce n’est pas le premier cas de suicide d’adolescente pour confiscation de téléphone couvert par Griote, depuis 2020, nous avons enregistré deux cas.
Géraldine POKA
C’est vraiment idiot de la part de la petite fille décédée. Possédée même puisque elle n’avait pas été à sa toute première tentative de suicide. Le monde est formidable, vivons seulement.