Nous l’appellerons Alimatou, aujourd’hui mère d’un enfant issu d’un mariage forcé avec un terroriste de Boko Haram.

Alimatou a été capturée dans son village à kolofata dans l’extrême Nord du Cameroun, puis conduite à la frontière avec le Nigeria. Elle a passé trois années dans un camp dans lequel maltraitances et tortures étaient au menu du traitement des personnes tenues captives. Le seul moment possible de distraction étant pour les otages l’école coranique.

Le reste du temps, des tâches leur étaient données d’accomplir sans rechigner, sinon la sanction était tout de suite connue : la mort. Têtes tranchées, du sang à profusion, la jeune dame affirme avoir vu de toutes les couleurs, ce qui reste pour elle encore aujourd’hui, un souvenir traumatisant.

Alimatou s’est échappée lorsqu’un jour ses bourreaux sont allés attaquer dans un village et les ont laissés sans surveillance. Elle a donc profité de ce moment d’inattention envers les otages pour s’échapper. Depuis lors, elle vit à Mora dans la peur, car elle continue d’être recherchée par les membres de Boko Haram.

Affiche de WILPF Cameroon

Alimatou fait partie des femmes interviewées dans le cadre de l’analyse de la dimension genre dans les conflits initiée par Women’s International League for Peace and Freedom. WILPF Cameroon et les organismes partenaires qui appellent à contribuer au processus de paix à travers le numéro vert 8243. Toutes les questions et les témoignages y sont attendus.

Clarence YONGO