Les obsèques de ces enfants auront lieu le week-end prochain, les adolescentes sont décédées dans la nuit du 31 décembre 2022 au 1er janvier 2023.
C’est une histoire triste qui emporte ainsi trois jeunes filles, à la fleur de l’âge. Au quartier Double Balle à Bépanda, l’histoire de cette soirée noire est contée par les camarades et amis des défuntes, venus pleurer leurs camarades.
« J’étais sur le balcon, tout se passait bien à l’intérieur avant l’arrivée des jeunes de Bonamousadi qui venaient créer le désordre, il était environ 23h. Mais les militaires ont lancé les gaz lacrymogènes pour disperser la foule et tout continuait normalement dans la salle. »,
nous raconte Léonie, témoin de la scène.
« Vers 2h du matin les gars de Bonamousadi sont revenus en plus grand nombre et même les policiers étaient cette fois dépassés. Le DJ a demandé de sortir tous les enfants de Bépanda mais nous avons un peu résisté, ne sachant ce qui se passait dehors « ,
explique la petite de 15 ans devant les parents des victimes.
Jusqu’ici, la soirée est mouvementée mais les jeunes filles qui vont perdre la vie ne savent pas qu’une bousculade va se créer. C’est donc ce qui se passe aux environs de 4h au matin du premier janvier.
« Dans la salle, parmi les jeunes de Bonamousadi qui se sont infiltrés par force, l’un d’eux a lancé un cri d’alerte « les microbes sont là » voilà d’où tout est parti et nous voici chez Darimyle et Yvana. Nous pleurons nos camarades. Nous avons perdu une autre camarade du collège polyvalent de Bépanda en classe de 4ème à Bonabo, la fille d’un inspecteur de police et plusieurs autres. »,
termine ainsi une autre camarade des défuntes, pour laquelle «c’est la pire journée de l’histoire de boum boum show au collège le Marseillais « .
Darimile, Yvana étaient deux jeunes élèves âgées respectivement de 16 et 15 ans, l’une fréquentait le lycée de Bépanda et l’autre du lycée de Deido. Toutes les deux étaient voisines et amies au quartier Double balle. Elles ont toutes les deux trouvé la mort au petit matin du 1er janvier, aux environs de 4h.
Après cette première escale, nous nous rendons dans la famille d’une autre victime, toujours au quartier Bépanda, sur la route du génie militaire. Sur place, la mère de la défunte explique que l’adolescente était interdite de sortie. Elle a prétexté acheter une glace avant de se retrouver sur les lieux de la fête. La dame a reçu le choc de la nouvelle du décès de sa fille le jour de l’an.
Les obsèques de ces jeunes filles sont donc prévues le week-end prochain.
Tout part d’un conflit entre jeunes du quartier Bépanda et ceux du quartier Bonamoussadi
La fausse alerte annonçant l’arrivée des microbes a certes produit le drame et la mort de plusieurs adolescentes, mais c’est une affaire de « retour » qui est à l’origine de ce chaos. Car en effet, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2022, il y a eu une bagarre opposant les jeunes du quartier Bonamoussadi à ceux du quartier Bépanda, toujours au collège Le Marsellais. En guise de représailles donc, les jeunes de Bonamoussadi se sont mobilisés pour créer du désordre dans la nuit du 31 décembre.
D’ailleurs, un collégien serait en marge de devenir borgne si les interventions médicales ne se multiplient pas. Dans la nuit du 24 décembre au collège le Marseillais, le garçon aurait reçu un coup de poignard sur le visage, au cours d’une bagarre enclenchée entre deux clans. C’est le témoignage que nous donne l’un de ses camarades présents sur le lieu du drame. La famille de l’adolescent mobilise tout pour sa santé depuis le coup.
Au bout de toute cette tragédie, difficile de comprendre comment les établissements scolaires se transforment en lieux de show pendant les fêtes de fin d’année face au silence de l’Etat.
Guy Henri MEMGA
