BOUSCULADE MEURTRIERE DU STADE OLEMBE : PLUSIEURS FEMMES ET ENFANTS PARMI LES VICTIMES

Le lundi 24 janvier dernier, alors que se jouait les 8èmes de finale opposant le Cameroun aux Comores, plusieurs supporters des lions indomptables ont perdu la vie dans une bousculade à l’entrée du stade Olembe.

Si les véritables raisons de ce qui pourrait finalement être une grosse tâche à cette organisation camerounaise de la compétition la plus prisée du football africain, certains témoignages de personnes mêlées à cette bousculade commencent à faire surface.

« Nous étions nombreux dans les rangs de la seule entrée disponible pour accéder au stade…le match était sur le point de débuter et les gens étaient pressés. Les gens à l’arrière du rang ont commencé à pousser ceux qui étaient  à l’avant »,

témoigne Francis.

« Nous avons alors commencé à nous marcher dessus. Dans la panique, des femmes et plusieurs enfants sont tombés sous l’effet de la bousculade, c’était horrible…le stade et moi, c’est terminé »,

rajoute-t-il.

Non loin de l’entrée du stade, les femmes qui y tiennent de petits commerces sont encore sous le choc du spectacle macabre vécu ce lundi 24 janvier. Agnès, une vendeuse de sucrerie témoigne.

« On dit qu’il y a eu 8 morts ? Ça m’étonne. Les gens qu’on emmenait dans les voitures ici étaient nombreux et en très mauvais état…il y’a avait même déjà plusieurs morts »,

nous raconte-t-elle. .

www.griote.tvDispensaire de Messassi

Au dispensaire de Messassi situé à environ trois kilomètres du stade où ont été conduites certaines victimes, un des vigiles en service ce soir-là parle d’une véritable hécatombe.

« Je ne sais même pas si je peux compter le nombre de personnes qu’il y avait ici la nuit de lundi, ce que je peux dire c’est qu’il y’a avait une dizaine de blessés sept personnes déjà décédées parmi lesquels deux femmes et un enfant âgé d’environ huit ans. Les dépouilles  ont été identifiées et mises dans des sachets appropriés en attendant l’arrivée des pompiers ».

Une infirmière témoignant sous anonymat confirme le bilan provisoire dressé par le gardien de nuit et rajoute que l’établissement hospitalier qui l’emploie ne bénéficie malheureusement pas d’un plateau technique capable de prendre en charge une situation d’une telle envergure

« Nous avons transféré les blessés graves vers les centres hospitaliers appropriés et ceux qui avaient déjà perdu la vie ont été transférés vers des morgues au centre-ville »,

Indique-t-elle.

Selon plusieurs autres témoignages recueillis sur les lieux, le bilan aurait pu être plus important si les forces de sécurité n’étaient pas intervenues à temps. Certains spectateurs habituels des rencontres des lions indomptables au stade Olembe avouent même que le risque d’un tel incident est présent depuis le début de la compétition. Cet avis est partagé par Émile, un supporter des lions indomptables.

« Il y a un certain laxisme dans la gestion des entrées du stade. Si vous ajoutez à ça l’incivisme que l’on connaît aux camerounais, vous obtenez un résultat comme celui de lundi dernier. Quelque chose doit être fait »,

tranche-t-il froidement.

Le gouvernement camerounais a produit un communiqué qui porte le bilan de cet incident à 8 morts et 38 blessés, or une liste est en circulation sur les réseaux sociaux depuis la nuit de lundi avec au compteur 15 morts. Parmi les personnes déjà identifiées, sont citées une femme enceinte, une étudiante, 2 enseignantes, un enfant de 06 ans, un élève de la classe de 3è au collège Jean Tabi. L’hôpital Général de Yaoundé a fait circuler un communiqué hier, en vue de retrouver la famille d’un enfant de sexe féminin âgé d’environ 10 mois.

Dans la foulée, une enquête a été instruite par Paul Biya, le Président de la République, pendant que la CAF, l’instance faîtière du football africain décide de la suspension du stade Olembe pour enquête.

John Matou

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