Les chefs traditionnels du Moungo s’insurgent contre la communauté Bazou qui selon eux, veut arracher leur patrimoine culinaire l’Ekoki (Le Koki).
Dans un communiqué de l’association des rois et chefs traditionnels du Moungo, la communauté Bazou, un village de l’ouest Cameroun, est fustigée pour sa démarche en rapport avec l’organisation du festival Kekua.
En effet, il est reproché à la communauté Bazou d’avoir « la prétention d’être à l’origine de ce mets », peut-on lire dans la note. Les chefs du Moungo regrettent par ricochet d’être désignés dans la même veine comme « de simples appréciateurs ».
Les dignitaires du Moungo rappellent que « ce mets est et demeure la propriété exclusive des Ngoh Ni Songo, déjà soigneusement protégée à l’OAPI et l’OMPI (Organisation Mondiale pour la Propriété Intellectuelle).».
Les chefs du Moungo interdisent donc la participation de leurs pairs au festival Kekua rappelant que le Koki est l’un des mets phares de leur terroir et toute tentative de réappropriation «ne serait que purement et simplement superfétatoire ».
La communauté Bazou pour sa part ne s’est pas encore prononcée sur la question. Sur la page consacrée au festival Kekua 2023, le Koki y est abondamment présent, que ce soit sur le feu de bois, ou simplement à table, mangé par des convives.
Le Koki est un plat préparé à base de haricot blanc (Vigna unguiculata) et d’huile de palme. Il se consomme avec des tubercules au choix, certains le présentent comme venant de la culture Mbo dans le département du Moungo, le plat est très apprécié sur l’ensemble du territoire camerounais.
Chantal Mveng
