CERVEAU ET ÉMOTIONS: LE RÔLE CAPITAL DE L’ÉDUCATION DANS LA PERSONNALITÉ DE L’INDIVIDU

Les comportements humains observés dans la société, sont influencés par la gestion de notre cerveau.

Le cerveau est l’organe qui contrôle le corps humain. C’est le siège des facultés de maîtrise des sentiments, conformément au rôle que lui attribue le Dr Michel Gugenheim, «commande la motricité, la sensibilité, l’équilibre, la mémoire et les émotions».

Enfance et adolescence, les périodes cruciales de formation de l’individu

Tout commence dès l’enfance. Les spécialistes rapportent leurs expériences avec les parents qui se plaignent de leurs enfants de moins d’un an, pour montrer qu’effectivement au cours de ses premières années de vie, l’être humain est incapable de maîtriser ses émotions. Saccager la maison, hurler, frapper, se salir est donc normal chez l’enfant qui manifeste un sentiment quelconque. Juliana Tortes, psychothérapeute,  explique que les parents devraient amener les enfants à acquérir des compétences de régulation de leurs sentiments, une activité qui se passe dans le cerveau, au niveau du cerveau reptilien notamment, qui est le siège des comportements stéréotypes et primaires.

Après un moment de détente où les choses paraissent normales, quelques années plus tard, vient l’adolescence, le même phénomène se reproduit, l’individu à ce moment devient impulsif. «Ce n’est pas parce que l’adolescent ne veut pas en principe, mais c’est parce qu’il ne peut maîtriser ses sentiments», affirme Juliana Tortes, les aptitudes de son cerveau à ce stade de sa vie n’auraient de fortes capacités pour lui faire contrôler ses émotions. C’est un moment très délicat, parce que les parents ne comprennent pas les caprices de l’adolescent qui contrairement à ceux de l’enfant sont pris pour de l’insolence.

Une gestion avec des pincettes

La gestion de cette période est déterminante pour l’adulte que deviendra l’adolescent, c’est pourquoi elle doit se faire avec des pincettes. Les spécialistes ont expliqué ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il faut faire pour y rémedier. Pour ce qui est proscrit, la psychothérapeute indique que l’option de la bastonnade est dangereuse. «Ceux qui ont subi des maltraitances physiques régulières dans leur enfance sont ceux qui répondent le plus souvent violemment dans leur quotidien», révèle juliana Tortes. Si dans certaines cultures comme en Afrique la bastonnade est ancrée depuis des génerations dans l’éducation de l’enfant, il ne faut pas en abuser, au risque de former un être violent.

Une autre chose à proscrire, c’est la négligence. Certains parents se sentent épuisés et préfèrent abandonner leurs adolescents à eux-mêmes. Or la négligence altère le cerveau d’un enfant ou adolescent ce qui réduit sa capacité de régulation. Il revient aux parents d’identifier le problème, trouver des moyens directs ou indirects de rémédiation. Le Dr Sorel déclare que « la responsabilité du parent c’est de faire acquérir à l’enfant des capacités de régulation », ce qui passe par le dialogue et l’accompagnement de spécialiste. Cet accompagnement est très important pour le parent qui se sent submergé par les crises d’adolescence de son enfant.

Conséquence d’une mauvaise gestion de l’adolescence

C’est l’enfance et l’adolescence qui déterminent l’adulte. Si à l’enfance et à l’adolescence, l’individu n’a pas été capable de réguler ses sentiments, il ne les maîtrise pas à l’âge adulte. « Quand il n’ y a pas de régulation, les adultes se retrouvent comme de petits enfants, envahis par leurs sentiments, incapables de les contrôler », ajoute Olivier Sorel. Dans la foulée de ces sentiments incontrôlables figurent la colère, la peur et le stress. C’est pourquoi l’adolescent mal géré est en proie à la violence et la dépression. Sur ce deuxième problème qui peut arriver à tout le monde, l’adolescent mal gérér lui peut en périr car selon le psychologue,« l’expression mourrir de peur est réelle, si la peur continue d’éxister, si on n’arrive pas à la contrôler ».

L’encadrement des enfants et adolescents est donc capital, les parents et encadreurs devraient davantage s’édifier sur les mécanismes à suivre pour produire des adultes responsables.

Ces informations sont issues de la conférence du mercredi 19 avril 2023 à l’hôpital Laquintinie de Douala, sous le thème « Cerveau et Emotions » avec pour spécialistes Juliana Tortes psychothérapeute et Dr Olivier Sorel psychologue.

Chanelle NDENGBE 

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