Lady Ponce, Kareyce Fotso, et Charlotte Dipanda décrient le mal être des camerounais dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la politique.
Sur la rentrée scolaire prévue ce 1er juin, l’artiste musicienne Kareyce Fotso s’inquiète de cette reprise des cours en pleine menace du coronavirus. Sur sa page Facebook, le vendredi 29 mai, elle est revenue sur les chiffres liés à la contamination. Pour elle, l’engagement dans la lutte contre cette pandémie qui ne cesse de faire des victimes, devrait être prioritaire.
«Si je me souviens, on a fermé les écoles alors que nous n’enregistrons encore que moins de 200 cas. Comment est-il aujourd’hui plus urgent de les rouvrir alors même que le taux d’infection croît? Comme on a supprimé le 20 Mai pour des raisons de sécurité sanitaire on peut à nouveau proroger la date de la rentrée scolaire. À quoi servirait-il d’avoir des diplômés dans des tombes demain à cause d’une urgence qui n’en est pas une?», interroge-t-elle. Kareyce Fotso estime qu’il n’est pas encore tard pour revenir sur cette décision.
Lady Ponce quant à elle, exprime son mécontentement sur l’encadrement sanitaire. En moins d’une semaine, elle s’est confrontée à deux situations troublantes.
D’abord face à la détresse de la jeune maman qui a perdu ses quadruplés à l’hôpital central de Yaoundé par manque de couveuse. Un scandale qui a réveillé en elle un triste souvenir. La star dit avoir perdu ses jumelles dans les mêmes circonstances, alors qu’elle était plus jeune.
«Seigneur quelle atrocité! Mon cœur saigne et ma douleur est immense par ce que j’ai vécu la même situation que cette jeune fille traverse aujourd’hui. J’ai perdu mes jumelles de la même façon. Je vous relaterai un jour cette sombre période de ma vie. Après l’accouchement de mes jumelles de façons prématurées je n’avais pas de moyen de me louer une couveuse et elles sont mortes après quelque temps», dénonce la chanteuse de Bikutsi.
Seulement son mal ne s’arrête pas là. Quelques jours après son souvenir douloureux, Lady Ponce perd sa belle-fille des suites de la covid19 selon les médecins de l’hôpital où elle était internée depuis plusieurs mois. L’artiste entre dans une colère noire et soutient que la défunte souffrait d’une infection pulmonaire et non du coronavirus. D’après elle, les hôpitaux camerounais s’adonnent au trafic des corps depuis le début de la pandémie et le personnel de santé se fait de l’agent sur le dos des patients.
« Comment pouvons-nous être sérieux, dans une société incertaine et illogique? C’est quand même scandaleux, ce qui se passe dans notre pays. La surprise, le chantage et le manque de sérieux sont devenus monnaie courante. Face à l’incertitude on ne peut que voir le complot» a-t-elle déploré sur sa page Facebook quelques heures après la mort de sa belle-fille et d’ajouter, «Le coronavirus est devenu un vrai fonds de commerce dans nos hôpitaux. ARRÊTEZ ARRÊTEZ ET ARRÊTEZ avec le trafic des corps».
Sur la scène politique Charlotte Dipanda rompt le silence et se montre en faveur de l’alternance à la tête du Cameroun. L’artiste musicienne fait remarquer que depuis sa naissance, elle n’a connu qu’un seul président à la tête de son pays. Selon elle, le gouvernement actuel a déjà fait ses preuves et n’a plus rien à donner.
«Il est temps qu’on nous propose autre chose, il est temps que le Cameroun se développe parce que tant qu’il n’y a pas d’alternance, il n’y a pas véritablement de développement possible. Je pense que l’Etat actuel est arrivé à bout de ce qu’il pouvait proposer au Cameroun et qu’humblement, il gagnerait à céder la place à une nouvelle gouvernance. Sans rancune», a répondu Charlotte alors, invitée à l’émission «Vous et nous » sur Voice of America.
Rachèle KANOU