Ces paroles choc de Christelle Mirabelle Lingom viennent rappeler la situation douloureuse dans laquelle elle vit au quotidien, en plus des menaces qu’elle subit dans la rue.
La jeune femme accusée injustement de figurer dans une sextape, est meurtrie depuis le jour où ses bourreaux ont décidé de s’en prendre à elle.
«Personne n’imagine ce que je traverse en ce moment. Je dis bien personne. Parce que c’est moi qui traverse cette situation. Ce n’est pas facile. Cette douleur me gangrène l’esprit.».
Christelle Mirabelle regrette que les femmes ne se soient pas mobilisées pour sa cause, elle se serait attendue à une solidarité féminine.
«Quand je vois l’attitude de certaines femmes sur les réseaux sociaux, elles se moquent de mon malheur, profèrent des expressions péjoratives à mon encontre, je comprends vraiment que l’ennemie de la femme c’est la femme. Je m’attendais à voir une solidarité féminine, mais non ! La plupart des gens qui me soutiennent ce sont les hommes. Je n’ai pas dit que les femmes ne me soutiennent pas mais la plupart ce sont les hommes.».
Christelle Mirabelle est surprise de voir des commentaires dédaigneux des femmes face à sa douleur.
«Aujourd’hui c’est moi, demain ce sera qui? Je ne serai ni la première ni la dernière à laquelle cela arrive. Il pleut sur tous les toits. Ces femmes, ces mamans qui se moquent de moi ont été des filles, elles sont des mères, je me demande si elles ont la pierre à la place du cœur.».
La jeune femme de 25 ans demande une mobilisation autour des victimes de cyberhacèlement, parce qu’elles souffrent dans leur chair.
«Souvent quand je pleure en solo et que certaines personnes qui me soutiennent me disent sèche tes larmes, ça va aller, les jours meilleurs t’attendent, je me sens honorée. Avant je me sentais peut-être seule, mais aujourd’hui, ma famille c’est ceux qui me soutiennent. Ma famille biologique et vous autres qui me soutenez, vous êtes ma véritable famille.».
Mais en ce moment, Christelle reçoit des menaces dans la rue et cela n’arrange pas les choses.
«Est-ce que je devrais vivre comme une fugitive ou alors je suis en train de rêver ? On m’a salie, on m’a jetée à la vindicte populaire et quand certaines personnes m’ont récupérée ils racontent n’importe quoi.».
Chronologie des faits
Début juin 2021 : Christelle Mirabelle Lingom est accusée injustement de figurer dans une sextape avec l’influenceur Paul Chouta. Plusieurs publications des militants du Parti Camerounais de la Réconciliation Nationale l’ont clairement indexée, l’invitant à déposer une plainte contre son bourreau. Les mots d’une extrême laideur sont utilisés contre elle.
28 juin : Christelle Mirabelle fait une sortie pour dénoncer cette situation en prenant le soin de préciser qu’elle n’est en rien concernée par la sextape. Ainsi commence son véritable cauchemar, les menaces et railleries à son endroit se multiplient.
10 juillet : elle est droguée et violée par des inconnus alors qu’elle revient de son lieu de service.
02 août : Une plainte est déposée par le collectif d’avocats de Christelle Mirabelle Lingom auprès du procureur de la république près le tribunal de première instance de Ndokoti contre Julien Bapes, Jean Louis Batoum, Fritz Messey et Clotaire Nguedjo pour injures, diffamation, atteinte à la vie privée, propagation de fausses nouvelles et viol.
Mais Christelle Mirabelle Lingom continue d’être victime de harcèlement par des inconnus dans la rue.
Clarence YONGO
#JusticePourMirabelle