Dans l’univers du gospel camerounais Christiane Moukory pourrait faire office de diva, tellement son univers musical, son allure gracieuse et sa prestance parlent pour elle.
«Elle est tout simplement magnifique. Elle chante bien et en plus, elle est très belle» relève Priscille, une amatrice de musique gospel. «Elle est toujours souriante et serviable» rajoute Gaëlle, une chanteuse.
Si Christiane Moukory est si appréciée des gospelers et de ses paires c’est que la chantre bien que récemment révélée au grand public par son album Ese Ndolo sorti en 2020 a bien roulé sa bosse.
La musique, une affaire de famille
Christiane Marie Noëlle Molle Dikongue est née dans les années 80 chez les Bonakouamouang d’Akwa, un peuple Douala. La musique étant dans l’ADN des peuples côtiers du Cameroun, elle n’échappe pas à la fièvre des harmonies.
«J’ai grandi dans une ambiance musicale. Certains de mes oncles musiciens côtoyaient même Ekambi Brillant»
Nous révèle-t-elle.
Si ses oncles sont des musiciens chevronnés, c’est pourtant auprès de sa grand-mère que Christiane va se laisser contaminer par le chant.
«Ma grand-mère était très pieuse, elle nous emmenait tout le temps à l’église protestante et c’est là-bas que j’ai commencé à m’intéresser au chant»
se souvient la chantre.
Même si l’appel du chant choral est imprimé dans son esprit, Christiane se laisse bercer par les délices musicaux d’une certaine Coco Mbassi ; elle a déjà une étoffe de grande voix.
Début dans les chorales
Dès l’âge de 15 ans, la jeune fille intègre les groupes musicaux des établissements scolaires qu’elle fréquente et chante aussi à la chorale de l’église. Son talent impressionne, sa capacité à tutoyer les aigus et les graves ne laisse planer aucun doute sur l’itinéraire que va emprunter la vie de Christiane Marie Noelle Molle Dikongue : Le clan Bonakouamouang tient sa voix gospel.
Au fil des ans et des prestations, la signature vocale de la chanteuse côtoie les scènes de plusieurs kermesses de lycée ainsi que des concerts d’église. Christiane grandit, la fan de COCO Mbassi explore d’autres influences et écoute désormais des grands noms du gospel mondial que sont Don Moen et Cecce Winnans tout en laissant fleurir sa fibre Sawa.
Sa carrière prend un tournant important quand elle intègre le groupe Chœur de Levite dirigé par Dick l’Ephata, en 1996. Auprès d’autres choristes de grand talent, elle peaufine sa technique, peaufine ses connaissances sur le ministère du chant et prend définitivement conscience qu’elle est appelée à chanter pour Dieu.
Carrière solo et nomination pour canal d’or
Depuis 1999, Christiane Moukory mène une carrière solo plutôt réussie. Son dernier album E Ndolo est un vrai master class musical salué bien au-delà des frontières Gospel. Le quotidien national Cameroon Tribune lui a même consacré un article pour saluer l’excellence de la «Dame qui chante le gospel».
L’album en lui-même invite à découvrir l’immensité de l’amour de Dieu si bien chantée en langue Duala dans le titre Ese Ndolo. Une balade musicale aux allures Jazzy apprivoisé par l’essewe avec pour fil conducteur le divin mis en chanson. «Musicalement parlant, il n’y a rien à redire, c’est un régal» analyse Franc, un ingénieur en son séduit.
C’est donc tout naturellement que Christiane Moukory figure parmi les nommés pour la récompense de meilleur artiste gospel du prochain canal d’or. Une récompense qu’elle accueille sans triomphalisme. «Je bénis le Seigneur pour cette nomination» commente-t-elle sobrement.
De toutes les façons, avec un si grand talent et une telle aura, nul doute qu’on n’a pas fini de parler de Christiane Moukory.
John Matou
Très bel article. Bien écrit et bravo à tata Christianne