Le coronavirus aura donc participé à la sélection des méritants au common entrance.
Seuls 220 élèves ont réussi sur près de 2000 inscrits à l’oral au Lycée Bilingue de Deido à Douala.
La dernière étape du Common entrance appelée interview, a contribué à réduire drastiquement le nombre d’enfants qui avaient pourtant réussi l’épreuve écrite.
Ces résultats seraient dus au contexte actuel animé par le coronavirus où le respect de la distance physique sera de rigueur à la rentrée scolaire prochaine. «Mon école a fait 100% à l’épreuve écrite, mais nombreux d’entre eux ont été éliminés à l’oral. Moi je comprends, c’est parce qu’on veut réduire le nombre d’élèves par classe à cause du coronavirus», nous fait savoir une directrice d’école
Un tri drastique qui pénalise les enfants. «Ils n’ont pas construit des salles de classe pour faucher les enfants», lance une maman. Cette dernière n’a pas trouvé le nom de son fils sur la «liste des méritants».
C’est sur un tableau placé à l’entrée du Lycée bilingue de Deido, que de nombreuses femmes cherchent entre les lignes les noms de leurs enfants. Les fiches y sont collées portant les noms, le rang et le nombre de point des méritants. Apres avoir parcouru toute les listes, dame jeannette fond en larme. Raison, le nom de son fils ne s’y trouve pas. «Je vais dire quoi à mon fils quand je vais rentrer, tellement il était content d’aller au lycée, voilà qu’il a échoué pourtant, il n’était pas paresseux», déplore la jeune femme.
Dans la même situation, une autre se demande comment son enfant qui est pourtant brave à l’école n’a pas pu réussir à cette étape du concours. Elle a reçu le résultat négatif de son fils, mais, n’étant pas convaincue de cet échec, elle est venue vérifier. Malheureusement le babillard ne lui révèle pas le contraire. «Dieu n’a pas voulu que mon enfant fréquente dans ce lycée. Il n’y a rien d’autre qui justifie son échec, parce qu’il est très brave à l’école. Tout ça parce qu’ils veulent que je vienne payer 100 mille francs», argue une autre maman.
Lorsque cette dernière évoque cette somme, d’autres femmes engagent des échanges autour. Certaines rapportent qu’il leur a été demandé de négocier avec la somme de 50 000Fcfa à la veille de l’épreuve orale, pour avoir le nom de leurs enfants sur la liste. Et d’autres déclarent qu’après cette étape les négociations pour avoir de la place au lycée s’élèvent à 100 000 fcfa, voire plus.
Apres avoir écouté ces femmes parler, un des responsables du lycée vient leur dire qu’il n’y a pas eu de négociation et qu’il n’y en aura d’ailleurs pas. «Ce sont les enfants forts qui ont passé. A la délégation ils ont demandé de retenir 108 enfants, on leur a dit que ce nétait pas possible, avant qu’ils ont amorti à 220 enfants. C’était un concours et c’est logique qu’on ait retenu que ce nombre», indique-t-il.
L’achat des places dans les lycées serait devenu la règle. Nous apprenons de ce responsable, qu’avant l’épreuve orale, les parents se bousculaient pour proposer de l’argent afin que leurs enfants soient retenus. Des propositions dit-il, rejetées par l’établissement scolaire.
Rachèle KANOU