La rentrée scolaire pourrait avoir lieu le 1er juin 2020, selon les indications du Premier ministre Joseph Dion Nguté.

Cependant cette date reste hypothétique au vu de la situation sanitaire prise dans l’étau du coronavirus. La pandémie touche désormais neuf régions sur les dix que compte le Cameroun. Alors comment envisager une reprise de l’école dans ce contexte?

Le Dr Yoyo Ngongang, expert en prise en charge VIH/SIDA et santé sexuelle et reproductive propose non seulement une gestion décentralisée, mais méthodique de la covid-19.

1-La mise en place des comités de coordination

Il s’agit d’avoir au niveau local des points focaux dans tous les quartiers du Cameroun, rattachés à des points relais dans les districts de santé, avec système de coordination dans chaque ville et région. Ces différents démembrements simplifient le suivi réel et à la trace de toutes les informations nécessaires à l’encadrement d’éventuels cas suspects ou confirmés.

Les comités au niveau local facilitent la prise en charge personnalisée, l’information au détail de l’évolution de la maladie et l’assistance à domicile des patients asymptomatiques.

2-Les tests généralisés de la Covid 19

Cela permet d’avoir une évaluation réelle du pic de la maladie. Car aujourd’hui, il est difficile de dire de façon exacte et traçable combien de malades compte le territoire camerounais, étant donné que la piste des personnes affectées a été perdue.

Du patient zéro à tous les autres cas affectés, il n’est pas aisé de circonscrire le rayon de la contamination. Le test généralisé dans le respect du schéma prescrit par le comité de coordination permet un rattrapage pour la maîtrise des statistiques.

Seuls ces chiffres doivent guider la prise de décision.

3-La réduction des effectifs par classe

Les effectifs de nos salles de classes sont habituellement pléthoriques. Les écoles publiques comptent minimum 100 élèves par classe. Or il faudra désormais que ces espaces soient aérés pour éviter la surpopulation, facteur de l’expansion du virus. Comme nous le savons, le coronavirus se propage entre humains par voie aérienne. Moins nombreux seront les élèves en classe, laborieux sera t-il pour le virus de circuler.

Un élève par banc ou tout au plus deux élèves sur un banc avec un écart d’un mètre, pour respecter la distanciation physique, voila l’autre conseil que donne le Dr Ngongang.

Un système de rotation des effectifs doit être envisagé par le corps enseignant.

4-Le lavage des mains et respect des mesures barrières

Il s’agit ici des mesures d’hygiène que doivent respecter les élèves. Le lavage des mains devra être systématique, c’est une  habitude à transmettre à tous les élèves.

Un autre élément et pas des moindres, éviter les points d’attroupements. Ainsi les récréations vont soit se prendre en classe, ou alors en effectifs très réduits et en rotation dans une cour dans laquelle la distanciation physique d’un mètre est respectée.

Les autres mesures barrières devront être de rigueur.

5-Le port systématique du masque

Comme nous l’avons dit dans nos précédents articles, le coronavirus se transmet d’une personne malade à une personne saine par des gouttelettes lors des éternuements, de la toux et même lorsqu’on se parle. Mais surtout à 80 % par contact manuel ou par l’intermédiaire d’un objet contaminé. C’est pour éviter la contamination par voie aérienne qu’il est conseillé de porter un masque.

Le Dr Yoyo Ngogang dans un précédent article avait proposé une gestion décentralisée et de proximité du coronavirus au Cameroun, pour juguler la maladie. Il demandait entre autres de copier les stratégies du VIH/SIDA, la prise en charge dans les domiciles. Idées aujourd’hui adoptée par le gouvernement.

Clarence YONGO