L’agression du 1er décembre dernier a finalement été sanctionnée par le tribunal des flagrants délits de Dakar, mais aucune partie n’est satisfaite.
Six mois de prison ferme pour les co-accusés ainsi qu’une amende de cinq millions de francs cfa pour «coups et blessures volontaire», tel est le verdit dans l’affaire qui oppose Amy Ndiaye Gniby aux députés Massata Samb et Mamadou Niang. La décision du tribunal a été rendue le lundi 02 janvier 2023.
En effet, l’incident avait eu lieu le 1er décembre 2022 au siège de la chambre basse du parlement à l’occasion du vote du budget du ministère de la justice. Le théâtre mettait en scène la plaignante, députée de la coalition présidentielle Amy Ndiaye face à ses collègues du parti d’opposition PUR (Parti de l’Unité et du Rassemblement) Matassa Samb et Mamadou Niang. Gifles, coups de pieds sur le ventre, c’est ce que ces derniers avaient infligé à la plaignante alors qu’elle était au parloir, ce qui avait conduit à son hospitalisation. Il s’est avéré par la suite qu’elle avait un début de grossesse. Ses avocats ont directement saisi le tribunal sous l’acte d’accusation de « menace de mort » envers leur cliente et requis deux ans de prison et une amande de 500millions de dommages contre les députés du PUR.
Le verdict qui est tombé est donc une déception pour l’accusation, mais également pour la défense qui envisage faire appel. «Nous allons immédiatement relever appel et nécessairement, nous allons enclencher une nouvelle procédure aux fins de demander une mise en liberté provisoire», déclare Me Abdy Nar Ndiaye, avocat de la défense. Par ailleurs, il pense également demander une contre-expertise du certificat médical de grossesse présenté par l’accusation, estimant que c’est un «leurre».
L’avocat d’Amy Ndjaye n’a pas tardé à réagir. Me Soumare a défendu sa cliente en lançant «Nous avons une cliente qui a eu un certificat médical pour 23 jours pendant lesquels elle n’a pas exercé son travail. Nous avions demandé la somme de 500millions, on nous a alloué la somme de 5millions. Nous n’allons pas manquer de faire appel sur ce point, parce que nous estimons qu’aujourd’hui, aussi bien la santé de la mère que celle de l’enfant qu’elle porte en sont en jeu». Une situation qui laisse à croire que le verdict du 2 Janvier ne serait pas définitif.
Chanelle NDENGBE (Stagiaire)