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VIOLENCES SEXUELLES SUR MINEURES : LES VICTIMES N’OUBLIENT PAS

Subir des violences sexuelles est une douleur que l’on traîne toute sa vie,  les victimes ont besoin de justice réparatrice comme c’est souvent le cas pour les actes d’injustice.

Les violences sexuelles sont des crimes de grande ampleur dont la gent féminine est la principale victime. Le phénomène est encore plus alarmant lorsqu’il implique des enfants, qui subissent et subissent toujours en silence, attendant peut être le moment qu’elles jugent opportun pour exposer leurs bourreaux. C’est ce que témoigne l’histoire de trois victimes, aujourd’hui, adultes.

La fin de l’année 2022 a été marquée par une série de plaintes. Ces femmes victimes dans leur enfance n’ont pas permis à leurs bourreaux d’entrer en toute sérénité dans l’année 2023.

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D’abord en Turquie…

On enregistre une accusation qui a été faite en 2020 mais n’a abouti qu’en décembre 2022. La plaignante est une jeune fille de 24ans, nommée par les initiales HGK. Elle accuse ses parents de l’avoir mariée à l’âge de six ans à Kadir Itsekli alors âgé de 29ans à l’époque. Ce dernier était membre d’une fondation islamique dont le père de la victime est le dirigeant.

Après le mariage religieux qui avait lieu lorsqu’elle avait six ans, le mariage civil voyait le jour douze ans plus tard. Coupée du monde extérieur, HGK subissait des viols répétés depuis son installation chez cet homme à l’âge de six ans. C’est son ouverture au monde en 2020 qui conduit à sa révolte, « J’ai seulement compris que ce n’était pas normal d’être mariée à six ans quand j’ai fait des recherches sur mon téléphone portable», disait-elle.

Après le divorce prononcé entre elle et son mari, elle contacte le procureur pour emprisonner ses parents et son ex-mari. Les investigations du ministère public ont amené le tribunal à accepter l’acte d’accusation de « violences sur mineure ». Et le procureur de requérir la peine de 67 ans de prison ferme pour l’ex-mari et 27ans au moins pour le couple Gùmusel, les parents de la victime.

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En France…

Glenda âgée de 30 ans est notre plaignante. L’accusé est un professeur d’histoire-géographie du lycée Jules-Uhry en Oise, qui fait déjà l’objet d’une enquête de violences sexuelles sur huit de ses élèves qui auraient été abusées entre 2016 et 2021.

Dans l’acte d’accusation déposé le 22 Décembre 2022, Glenda affirme que l’enseignant était séduisant, très affectueux et assez proche des élèves. Une situation qu’elle appréciait parce que l’école était pour elle un coin paradis, un refuge en raison d’une vie familiale très instable et stressante.

Une fois proche elle aussi du professeur, ce dernier l’invita chez lui et profita pour la droguer et passer à l’acte, elle était en classe de seconde, âgée de 16 ans. Glenda devenue mère de petites filles déclare être motivée par l’accusation des huit autres filles, elle a pu prendre conscience que le meilleur moyen d’arrêter ces crimes est de condamner les bourreaux.

Elle précise à cet effet : « Une des raisons qui me poussent à témoigner est que je refuse de léguer à mes filles mon passé en héritage. », une façon pour la plaignante de prévenir de tels actes sur ses filles.

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Enfin aux États-Unis d’Amérique …

Le scandale dénoncé remonte à 49 ans. L’histoire est écœurante avec l’implication de la star américaine de la musique Steven Tyler aujourd’hui 74ans. Celui-ci est accusé par Julia Misley de violences physiques et psychologiques.

16 ans, avait-elle à cette époque, tandis que l’artiste, lui en avait 25ans. Ce qui est particulier ici est que Julia était en couple avec celui qu’elle accuse aujourd’hui. Elle raconte qu’elle était contrainte d’adopter « certaines pratiques » durant leurs rapports sexuels, elle a également été forcée de se faire avorter par le chanteur. C’est le trafic d’influence qui était son fort qui l’avait amenée à garder le silence. Elle fait comprendre qu’elle le rompt aujourd’hui parce que depuis lors, elle a soif de justice.

Trois histoires, des similitudes …

Une situation est commune à la mobilisation des trois victimes, même si elles ne l’annoncent pas explicitement. Il s’agit la sensation permanente d’humiliation. Car les victimes de violences sexuelles guérissent difficilement. Surtout lorsqu’elles n’ont pas obtenu justice et n’en nont jamais parlé.

Le Dr Muriel Salmona, psychiatre et psychothérapeute a expliqué cela dans son livre intitulé Impact des violences sexuelles sur les victimes. « Sans prise en charge adaptée, ces troubles psycho traumatiques peuvent durer des années, des dizaines d’années, voir même toute une vie ». La nécessité est donc de dénoncer après l’action, les toutes petites doivent être éduquées sur ces crimes dont elles pourraient être d’éventuelles victimes et à s’armer de courage pour prévenir de telles situations ou pour en guérir.

Dans l’ensemble, ces nombreux cas de flash-backs témoignent à la fois de la douleur, de la responsabilité et de la solidarité. Une douleur qui ne s’éteint pas tant qu’on ne s’est pas battu au moins une fois pour la justice, une responsabilité dont il n’est jamais trop tard de faire preuve, surtout quand elle serait d’un grand soutien aux autres victimes et potentielles proies.

Chanelle NDENGBE (Stagiaire)

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