« Après 37 ans, nous disons NON, nous n’allons plus accompagner ce président, nous n’allons non plus rester les bras croisés », affirme Edith Kah Walla. Elle et certaines femmes refusent de participer aux élections municipales et législatives prévues le 9 février 2020.
Elles ont taxé la convocation du corps électoral de distraction et de manipulation. « A cette heure où nous sommes fatiguées de voir nos enfants recrutés par Boko Haram, par les ambas et par les gangs de brigands parce qu’ils manquent d’école, d’emploi et tout simplement d’avenir, à cette heure ce que le président Biya trouve à nous offrir ce sont les élections », s’indigne Edith Kah Walla , présidente du Cameroon People’s Party. Pour elle, l’urgence n’est pas d’élire les députés et les conseillers municipaux, il est plutôt temps de résoudre les problèmes qui détruisent le Cameroun.
Chantal Kambiwa rejoint partiellement l’idée de la présidente nationale du CPP. Selon cette cadre du SDF, programmer les échéances électorales alors que les femmes qui auraient voulu porter leur candidature sont désormais en brousse avec leurs enfants, contribue davantage à la réduction du nombre de femmes dans le domaine politique.
« Toutes les femmes ont fui les violences pour se cacher dans les brousses avec leurs enfants. Comment feront celles qui auraient voulu porter leur candidature?» s’interroge Chantal Kambiwa qui s’aligne malgré tout, derrière les décisions du leader de son parti qui a décidé d’aller aux élections.
Si pour certaines le Président de la République a jeté de l’huile sur le feu en programmant les élections, d’autres se réjouissent de cette décision qui va en droite ligne avec la loi.
« On ne discute pas les décisions du chef de l’état surtout quand elles sont conformes à la loi. Tout ce que nous avons à faire c’est de nous plier en guise du respect de la loi », déclare Elise Mballa Meka, maire RDPC d’Akom 2.
Pour elle, Paul Biya ne pouvait procéder autrement au risque de proroger pour la troisième fois le mandat des élus de ces deux institutions. En effet, conformément à l’article 86 du code électoral, le président de la république doit convoquer le corps électoral 90 jours avant la date du scrutin.
Michèle Ndoki pour sa part, a tout de suite manifesté l’envie d’être appelée honorable. Quelques heures après la publication du décret portant convocation du corps électoral, la présidente des femmes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun MRC, a fait une publication sur tweeter. « ça va être le moment de vérité. Avis à tous ceux qui me disent la fiancée du peuple , le mariage est prévu le 9 février 2020. J’aurai peut-être l’honneur de devenir Madame la députée… A vous de me dire Kamerun, Ekombo’a mwaye » a écrit Michèle Ndoki. Pour elle, le moment tant attendu est arrivé.
Invoquant l’an dernier un calendrier électoral chargé, les législatives et les municipales repoussées à deux reprises, se dérouleront finalement le 9 février 2020.
Rachèle KANOU