Le prix du riz, sucre, des aliments concentrés sont désormais très élevés dans les marchés camerounais. Ce qui réduit considérablement le contenu du panier de la ménagère.
Le riz de 16 500 fcfa coûte environ 21 500 fcfa. Le consommateur au détail quant à lui, achète le kg à 450 fcfa ou 500 fcfa dans la ville de Douala. Pourtant en mars dernier, le ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana dans un communiqué, avait fixé les nouveaux prix homologués du riz selon les villes à l’issue d’une concertation avec les opérateurs économiques.
Dans la ville de Douala par exemple, le prix homologué est de 330 fcfa le kg. En ce qui concerne le riz de luxe 410 fcfa et 375 fcfa/kg. Une décision pas du tout respectée dans les marchés.
Hormis le riz, le sucre aussi a pris du galon. Le paquet de cent morceaux de sucre coûte 800 fcfa au lieu de 750 fcfa, il y a quelques temps.
« Depuis l’élection présidentielle, le prix des denrées continue de grimper, malgré les plaintes des consommateurs. Le ministre du commerce avait fixé les prix avec l’accord des importateurs, mais…», déclare Nicole vendeuse de demi-gros au marché Mboppi-Douala.
Cette dernière exerce dans ce domaine depuis plus de 10 ans. Selon elle, les produits importés n’ont jamais connu une hausse aussi importante.
Le cas du riz…
Le riz importé qui représente au moins 80% du volume de riz consommé est rare dans les marchés locaux et se vend à un prix exorbitant. Non seulement le riz coûte cher, mais aussi la contrefaçon abonde le marché.
« Les marques Neima, bijoux, lune d’Afrique sont en rupture sur le marché depuis plus de deux mois. Mais on trouve quand même des sacs identiques avec des contenus différents chez certains grossistes », nous renseigne Chantal Nguetsa commerçante.
Pénurie et mauvais riz sur le marche
« Depuis un moment mes clients se plaignent de la qualité et la quantité que je leur sers. Ils disent que mon riz colle et ce n’est pas savoureux», affirme Flore, détentrice d’un tourne-dos à Ndogbong, Douala 5.
Ce lundi soir, installée dans son restaurant, elle sert du riz à ses clients. Mais c’est à peine s’ils terminent leur plat, car disent-ils « ce riz n’est pas bon ». Certains s’en vont sans régler la note, et d’autres ne payent que la moitié de l’addition. « J’ai perdu beaucoup de clients » soupire Flore.
La présence du riz de mauvaise qualité sur le marché, ne surprend pas les contrôleurs qualité et prix de la région du littoral.
« Il y a quelques mois nous avons détecté un magasin dans lequel le riz était en pleine manipulation. Nous avons saisi des sacs de riz déjà avariés, mais que des opérateurs économiques par des mécanismes pas du tout sérieux reconditionnaient et remettaient en vente », explique Hilaire Flavien Foumane, chef de Brigade régional des contrôles et répressions des fraudes du littoral.
L’inspecteur des prix accusent les consommateurs d’être complices pour non dénonciation des auteurs de la contrefaçon et de l’inflation. « J’interpelle les commerçants et les consommateurs à utiliser le numéro vert, le 1502 lorsqu’il y a un doute sur un produit exposé et dans les minutes qui suivent nous allons traquer les concernés », lance l’inspecteur principal des prix et de la métrologie.
Au cours de notre reportage, nous n’avons pas rencontré des personnes ayant déjà fait usage de ce numéro. Nous l’avons essayé, et avons été renseignée par une voix féminine au bout du fil.
Rachèle KANOU