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CORONAVIRUS : DES FEMMES AU CHOMAGE SUITE A LA FERMETURE DE LA CLINIQUE MARIE’O

Elles sont désemparées.

Nous avons rencontré des infirmières éplorées ce 14 mai à l’entrée de la polyclinique Marie o située à Douala Bali. La formation sanitaire privée a été scellée par le préfet du Wouri sous instruction du ministre de la santé. Quoique ces femmes aient été informées de la fermeture de ce centre, elles s’y sont rendues ce matin. La police ayant pris d’assaut les lieux les a repoussées.

«Je n’y croyais pas. Je suis arrivée comme d’habitude mais la police m’a chassée, m’escortant sur plusieurs mètres pour se rassurer que je ne revienne pas. Mais je suis revenue parce que je veux couler les larmes en regardant comment on ferme mon lieu de service», se désole une infirmière en service à la clinique Marie’O.

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Cette femme assise au pied d’un arbre non loin de la clinique, sa main gauche portant la tête, exprime sa douleur. Elle n’arrive pas à retenir ses larmes. «C’est avec ce travail que je nourris mes enfants, si le ministre ne revient pas aussitôt sur sa décision, bon nombre de familles vont rester plusieurs jours sans manger», mentionne-t-elle.

A Côté de cette femme, se trouve sa collègue. Elle tient dans la main un sac plastique contenant des effets personnels qu’elle gardait à la clinique. Aujourd’hui, elle est obligée de les emporter avec elle, ne sachant quand son travail reprendra. Un peu plus forte elle garde espoir.

«Je suis sûre et certaine qu’on va rouvrir parce que c’est une structure sanitaire et nous sommes là pour aider les malades à avoir leur guérison. Ça peut arriver et c’est une faute qu’on a prise à la légère mais on pourra résoudre», affirme Christine, infirmière.

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Structure fermée pour non-respect de la réglementation en vigueur et atteinte à la morale publique. Pour calmer son personnel, le promoteur Dr Ngoula Roger Michel les rassure de la teneur provisoire de cette décision du ministre, il leur certifie qu’à la fin de ce mois chacun recevra son salaire. L’occasion lui est également donnée de prodiguer des conseils à son personnel. «Nous restons sages, conscients et respectons les institutions de la république. Je redis ici fermement que j’adhère au plan de riposte du président de la république contre la pandémie de la covid -19. C’est un plan correct et adapté à nos conditions de vie».

Sur la toile, la polyclinique est au centre des polémiques. Des factures aux montants faramineux de patients y circulent, certains parlent de marchandisation de la santé. Suite à un premier scandale relatif à une facture de 6 millions, le ministre avait fait un rappel à l’ordre, interdisant la prescription du scanner pour la détection des cas de coronavirus. D’autres scandales ont suivi, le dernier en date étant celui relatif à la querelle autour d’un corps, la famille du défunt ayant dénoncé un abus financier et moral, en rapport une fois de plus au coronavirus.

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Des sources médicales affirment que le promoteur de Marie’o est déjà passé par un forfait similaire. Il dirigeait une clinique qui avait été fermée il y a quelques années, pour des questions d’enchère et de morale publique.

Le Syndicat National des Médecins du Cameroun (SYNAMEC) est resté muet face à la situation, lui qui avait pourtant annoncé un mouvement d’humeur.

Rachèle KANOU

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