C’est la question que l’on pourrait se poser face à l’abandon des mesures barrières par les citoyens.
Dans les taxis, les marchés, grandes surfaces commerciales et même dans des services publics, le constat est clair, les usagers ne portent plus de masque, les seaux à robinet ont disparu, plus de gel désinfectant, aucune distanciation physique n’est respectée. Tout le monde se sent libre de ses mouvements.
«Il y a deux semaines, je venais faire mes achats ici à Santa Lucia, mais j’ai été interdit d’entrer pour défaut de cache-nez. Curieusement ce soir je suis surprise que j’achète un cache-nez et juste à l’entrée je constate que les clients et même les employés n’en portent plus, on ne veut plus savoir si on a lavé les mains où pas», laisse entendre Georgette. Nous l’avons rencontrée à l’entrée de la boulangerie, son masque porté au menton.
Pour la plupart , le coronavirus a été vaincu au Cameroun. Selon ces personnes, si la communication autour de cette maladie s’est amenuisée, cela signifie qu’elle a été eradiquée au pays. « Avant on effrayait même les gens que, coronavirus tue, au point où lorsque quelqu’un éternuait à coté de toi, tu fuyais d’abord. Mais ce n’est plus ça. Même sur les réseaux sociaux où on parlait de cela tout le temps, c’est fini, on n’en parle plus. Est-ce qu’on a encore entendu que quelqu’un est mort ? Mais non. Donc le masque ne me sert plus à rien», argue Marthe. Elle dit pouvoir compter le nombre de fois où elle s’est rendue en public avec un masque.
Malgré les informations qui ont été relayées autour de cette maladie et même plusieurs cas de discordes enregistrés sur la gestion des corps des personnes tuées par ce virus, certaines tentent toujours de se convaincre, de la non existence de la covid 19 au Cameroun et même en Afrique. « C’est la maladie des blancs, ça ne pouvait même pas entrer chez nous. Les affaires de masque là ne m’ont même jamais concerné. Je ne portais pas ce n’est pas qu’aujourd’hui, et je partais partout où je voulais, pourquoi je n’ai pas été contaminé ? », s’interroge le jeune Christian, vendeur ambulant.
Au moment où le ministre de la santé publique, le Dr Manaouda Malachie appelle au renforcement des mesures barrières du coronavirus, la grande partie des camerounais a abandonné cache-nez, lavage systématique des mains et d’autres mesures de restriction.
Depuis l’assouplissement des mesures barrières avec l’ouverture des bars et la liberté d’organiser les cérémonies de plus de 50 personnes, de nombreux camerounais ont foulé aux pieds le respect des mesures barrières contre la covid-19.
Pourtant la maladie continue de se propager au Cameroun et de faire des morts. D’ après le dernier bilan du ministère de la santé publique, la situation épidémiologique en date du 4 novembre 2020, fait état 22 103 cas confirmés, 21 151 rémissions et 429 décès. Soit un taux de guérison de 95.69% et un taux de létalité de 1.94%.
Rappelons que cette pandémie a entamé une seconde phase dans des pays européens. Certains comme la France sont même rentrés en confinement.
Rachèle KANOU