L’annonce de l’interdiction a été faite sur le compte Twitter du ministère du commerce avant une volte-face quelques heures plus tard.

«Le ministère du commerce vient d’interdire la vente du pain dans les boutiques. Une mesure prise pour limiter la propagation de l’épidémie.». Voilà in extenso l’information telle que signifiée aux Sénégalais le mardi 17 Mars. Une décision aigre et amère, pas du goût de plusieurs.

La nouvelle a créé des remous au sein de l’opinion sénégalaise, car les trois quarts des 8 millions de pains produits chaque jour dans le pays, sont écoulés dans les échoppes des quartiers. Sur la toile donc, colère et émotion se sont entremêlées. «Quelle solution à la place ? Aller dans les boulangeries pour s’y entasser waleu? Parce que vraiment le pain est indispensable au quotidien des sénégalais», conteste une internaute.

D’autres ont salué les raisons d’hygiène qui ont poussé à mener une réflexion ardue sur le sujet, surtout avec l’exposition au coronavirus. Mais au finish il s’avère que les boutiques sont plus proches des populations que les boulangeries.

Déjà en octobre 2019, il y a eu une crise liée à la vente du pain dans les boutiques. La fédération des boulangers dénonçait une concurrence déloyale, mais aussi une manipulation insalubre de cette denrée, consommée à tous les repas au Sénégal. Or depuis 2004, un décret interdit la vente du pain dans les échoppes ne disposant pas d’aménagements et de personnel d’appoint. Au mois de Décembre, le gouvernement a interdit la vente du pain dans les boutiques. Mais rien n’a bougé et les habitudes conservent leur peau dure.

S’agissant du Covid-19 et l’interdiction de la vente du pain dans les boutiques, la ministre du commerce a précisé à nouveau l’orientation de la mesure. Aminata Assome Diatta a souligné que la décision n’est pas effective et rajouté lors d’une interview mardi soir, qu’un comité restreint y travaille.

Clarence YONGO