La nouvelle de l’envahissement du palais présidentiel gabonais tombe comme un coup de tonnerre ce mardi matin en Afrique, une situation devant laquelle les personnalités publiques féminines camerounaises n’ont pu rester indifférentes.
C’est la nouvelle qui met la sous-région Afrique centrale en ébullition. Les militaires sous la direction du Général Oligui Nguema Clotaire ont envahi le palais présidentiel au petit matin du 30 août 2023 et placé Ali Bongo en résidence surveillée avec des médecins pour ses soins. Un évènement inattendu qui survient quelques heures après la proclamation des résultats officiels du scrutin présidentiel du 26 août dernier, lesquels déclaraient Ali Bongo Ondimba vainqueur avec 64,27% des voix. Il devait ainsi briguer un 3e mandat. Une victoire contestée par la coalition de l’opposition «Alternance 2023 », représentée par Albert Ondo Ossa à l’élection présidentielle. Des résultats également non recevables pour les militaires qui ont confirmé le coup d’Etat et installé le Général Oligui comme Président de la transition. Par un communiqué dont lecture a été faite sur Gabon 24, les putschistes ont annoncé la dissolution des institutions et la fermeture des frontières.
Connues comme de ferventes panafricanistes, les camerounaise Nathalie Yamb et Calixthe Beyala sont de celles qui bougent au rythme de cette nouvelle.
Nathalie Yamb a réagi dès les minutes qui ont suivi l’annonce du putsch. La femme politique s’est prononcée sur la longévité au pouvoir, les magouilles des chefs d’Etats africains et les conséquences négatives qui en résultent. Selon le regard de Nathalie Yamb, les coups d’Etats qui se multiplient sur le continent ne sont que la résultante de l’avidité des dirigeants, qui non seulement trichent pour arriver au pouvoir, mais manipulent les institutions une fois installés afin de s’y éterniser. Aussi, trouve-t-elle que les coups d’Etats sont la solution au machiavélisme qu’ont imposé ces dirigeants. « Pour délégitimer les coups d’Etat militaires, il faut légitimer les présidents en poste. Et pour cela, il faut relégitimer les processus électoraux et les contre-pouvoirs », déclare la femme politique dans son deuxième tweet publié ce jour sur le sujet de la transition au Gabon. «Si les Etats sont malfaiteurs, les coups d’Etats sont salvateurs ! », scande-t-elle pour conclure.
L’écrivaine de renommée internationale Calixthe Beyala contactée par la rédaction Griote Tv, n’a pas caché sa joie. Pour elle, c’est justice qui est faite en faveur du véritable président élu du Gabon, dont Ali Bongo a volé la victoire. Car l’écrivaine apprend que « Monsieur Ali Bongo n’a jamais gagné aucune élection de sa vie, il les a truquées, volées ». La supercherie s’achèverait donc avec l’intervention de l’armée, intervention qu’elle félicite. « Je suis très heureuse que l’armée ait pris ses responsabilités, parce que c’est de ça qu’il s’agit. Lorsqu’un pays est dysfonctionnant, l’armée doit prendre ses responsabilités et rétablir de l’ordre », déclare-t-elle joyeusement.
L’Afrique centrale par ce putsch au Gabon, entre dans la danse qui dure depuis près de trois années en Afrique occidentale, notamment au Burkina Faso, au Mali et tout récemment au Niger. La nouvelle est bien accueillie par de nombreux gabonais qui se voient libérés de la monarchie des Bongo et qui déclarent même le 30 août 2023 comme la nouvelle « date de l’indépendance ». Serait-ce le début d’une série de coups d’Etats dans la sous-région ? C’est la question que plusieurs se posent, une question à laquelle seul le futur pourra répondre.
Chanelle NDENGBE
Belle analyse ma classe