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CRISE ANGLOPHONE : LE POIDS SUR LES BESOINS ALIMENTAIRES ET L’EDUCATION

Les troubles se multiplient dans les régions anglophones du Cameroun occasionnant des milliers de déplacés internes et la désertion d’établissements scolaires par enseignants et élèves.

La terreur continue de se manifester dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette terreur est consignée dans un récent rapport du bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) qui donne un chiffre alarmant des déplacées internes de la crise. En pratique, ce sont les évènements violents qui se sont succédés lors de la première semaine de la rentrée scolaire, au cours de laquelle une élève a perdu la vie, qui rendent compte la gravité de la situation. Ces violences ont d’ailleurs amené de nombreux enseignants de ces localités à déserter les établissements, une attitude décriée au Nord-Ouest par le gouverneur Adolphe Lele qui a sommé les seigneurs de la craie de retourner à leurs postes au péril de leur vie.

3655 déplacés internes au mois de juillet, les besoins alimentaires sont urgents dans les localités d’accueil

3655 personnes habitants des localités en crise se sont déplacées pour des régions voisines au mois de juillet. C’est la révélation d’un récent rapport de l’OCHA. Le plus grand nombre de ses personnes déplacées constituées pour la plupart en familles se trouvent dans les départements de la Mémé, du Fako, de la Mezam, de la Manyu et de la Bui. L’installation des rescapés des violences entrainent des besoins alimentaires accrus dans les localités d’accueil du fait de la montée démographique non proportionnelle aux ressources alimentaires. « Les affrontements en cours, les activités des groupes armés et les opérations militaires…ont provoqué de fréquents déplacements vers la forêt et les villes voisines pour se mettre à l’abri, ce qui a entrainé des besoins alimentaires », indique l’organe onusien. Ces déplacements se sont aussi produits en prélude de la rentrée-scolaire 2023-2024, l’arrivée de celle-ci a été marquée par de multiples scènes de violences au cours desquelles, au moins une femme et un enfant ont péri. La peur s’est installée chez plusieurs enseignants qui ont abandonné leurs postes.

Si le mouvement OTS (On a trop supporté) l’initiative de craie morte lancée par les enseignants l’année scolaire dernière pour réclamer leurs droits de nouveau effectif dans plusieurs régions du pays pourrait influencer l’absentéisme des enseignants dans les zones anglophones, la crainte pour leur vie est ce qui les anime davantage. Les premiers jours de la rentrée scolaire ont été funestes dans le Sud-Ouest, à Kumba et Muéa précisément. Les séparatistes n’ont fait preuve d’aucune tolérance pour ceux qui avait brisé le mot d’ordre, aussi on a assisté à des explosions, des fusillades au cours desquelles une élève a péri, le premier jour de la rentrée, le 4 septembre 2023. Ces incidents auraient sonné comme des avertissements aux oreilles des riverains de ces localités en crise, dont les enseignants. Le gouverneur Adolphe Lele Lafrique a toutefois menacé les enseignants fonctionnaires de traduction au conseil disciplinaire de la région accompagnée de «sanctions radicales », s’il ne retournaient pas à leurs postes. L’autorité administrative a signifié l’urgence de sauver l’année scolaire et l’éducation à tout prix dans le Nord-Ouest.

Sept (07) ans déjà que dure la crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, communément appelée crise anglophone. Depuis 2016, les catastrophes s’y accroissent et femmes comme enfants en payent le lourd tribut. La vulnérabilité et l’analphabétisme sont au rang de ces catastrophes. Pour ce qui est de l’éducation, en 2019, l’UNICEF évaluait à 855.000, le nombre d’enfants non scolarisés en raison de la crise anglophone. Le retour à la paix pour l’éducation, en vue du développement et de l’épanouissement dans ces régions demeure le souhait de nombreuses activistes sociales.

Chanelle NDENGBE

 

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1 Comment

  1. Très encourageant d’apporter un support sanitaire, éducationnel et alimentaire à ces déplacer. Surtout suivre à la lettre leur réinsertion sociale, professionnel sans stigmatisation et discrimination

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