Un incendie a ravagé une partie du marché chinois à Akwa dans la ville de Douala ce dimanche, le solide bilan matériel angoisse les sinistrés.
Ce dimanche 17 septembre autour de 17h au marché chinois, à Akwa, dans l’arrondissement de Douala 1er, un feu nourri s’est déclaré. Si les vies humaines ont pu être sauvées et épargnées, le bilan matériel reste source d’angoisse pour plusieurs, commerçants, les femmes en particulier et plusieurs décrient l’absence d’eau et de bouche d’incendie remarquée dans le déploiement des sapeurs-pompiers.
Le problème d’eau sur le site
Les questions fusent sur l’origine de cet incendie. Même si un travail mal effectué de soudeurs est pointé du doigt par plusieurs, le lieutenant Sop, commandant en charge des opérations, précise que seule une analyse d’experts permettra d’en déterminer les causes réelles. Mais l’action des secouristes est tristement marquée par l’absence d’eau sur le site. Les sapeurs se déplaçaient tour à tour pour en chercher.
Plusieurs sinistrés déplorent d’ailleurs l’incapacité technique des sapeurs-pompiers et soutiennent qu’il est un facteur de ces lourds dégâts matériels. « Si on avait des moyens techniques dans ce pays, si les sapeurs-pompiers étaient équipés comme il se doit, cet incendie n’aurait pas eu cette ampleur, on aurait pas tant de dégâts matériels », déclare tristement un habitant d’un bâtiment incendié que nous avons interviewé au lendemain du drame « Je suis en train de vous dire qu’au Cameroun, on n’a pas des sapeurs-pompiers. Si on avait des sapeurs-pompiers au Cameroun, le feu ci n’atteignait pas ma boutique … les sapeurs viennent, ils versent deux litres d’eau, le feu ne finit pas. Voici le feu qui est encore dans ma boutique jusqu’à présent et il n’y a pas d’eau. Voici la fumée qui sort toujours », rapporte un commerçant révolté également interviewé par notre rédaction cet après-midi du mardi 19 septembre.
Des commerçantes sinistrées sont sous le choc
Les autorités camerounaises ont évoqué le milliard quelques heures après le déclenchement de l’incendie pour faire allusion au montant du bilan matériel provoqué par le sinistre du marché chinois.
En effet, de nombreux bâtiments ont été brûlés dans l’incendie dont le point de départ serait un magasin de matelas. Le commandant des opérations des sapeurs-pompiers sur le site de l’incendie, le lieutenant Léa Sop explique la situation au micro de Griote Tv ce lundi matin : « C’est un violent feu …, la propagation est limitée actuellement, mais nous avons un grand boulot à faire dans ce bâtiment parce qu’il y a la Mezzanine à l’intérieur et au-dessus, sont posés des ballots de tissus, de chaussures, etc. Tout ça garde la chaleur qui dégage la fumée. J’ai dépêché un groupe d’hommes qui sont montés, ils ont essayé de voir s’ils peuvent refroidir le maximum de ballots pour qu’il n’y ait pas reflux de flammes ». Mais au lendemain du drame, les flammes se perçoivent toujours.
Ce feu s’est propagé, affectant ainsi des conteneurs, magasins et immeubles, plusieurs commerçantes portent les séquelles de cet évènement fâcheux. Parmi elles, une veuve, dame Gertrude Djuile, elle commercialisait des chaussures dans la zone sinistrée. Il ne reste plus rien de sa marchandise sur laquelle reposait son seul espoir de régler la scolarité des 5 enfants qui sont à sa charge. « Qu’est-ce que je vais dire ? Ce soir, j’avais fini d’emballer le dernier sac de chaussures, pour rentrer quand j’ai entendu les gens crier le feu. J’ai moi-même vu comment le feu m’a atteint. Je suis sortie et les gens m’ont empêchée de rentrer prendre mes effets. Le feu avait tout pris, ma marchandise est partie en fumée. Je réfléchis beaucoup pour mes enfants maintenant, je suis leur père et leur mère parce que je suis veuve. Je comptais sur la vente de ces chaussures pour payer leur scolarité », apprend la commerçante. Une autre également commerçante de chaussures, choquée par la disparition de sa marchandise bredouille :« C’est énorme, très énorme, beaucoup de pertes ». Flore, une autre commerçante éprouvée remet au créateur sa situation. «15 ans de souffrances sous la pluie et le soleil…Voilà le feu qui a tout pris. Qu’est ce je peux encore vous dire en dehors que Dieu me donne la force d’accepter et d’avancer ? ». D’autres continuent de fouiller dans l’espoir de retrouver quelques pièces de marchandises récupérables.
Les flammes ne sont pas complètement dissipées 48h plus tard, une situation qui continue de scandaliser plusieurs.
Chanelle NDENGBE