La femme de l’administrateur civil supplie la Première Dame camerounaise d’intervenir pour la libération de son mari plus d’un mois après le kidnapping de celui-ci par les groupes armés.
L’angoisse se lit dans la voix de dame Ewane Rose alors qu’elle supplie Chantal Biya de venir au secours de son mari, sieur Ewane Ekwe Roland, sous-préfet de l’arrondissement d’Idabato, département du Ndian, dans la région du Sud-ouest. Le patron d’Idabato enlevé le 1er octobre 2024 n’a toujours pas été retrouvé d’où l’appel à l’aide de son épouse à la Première Dame du pays.
Rose Ewane déplore le laxisme du gouvernement dans la crise que connait Idabato avec l’enlèvement de son sous-préfet et implore Chantal Biya de ne pas rester silencieuse face à cette situation assez éprouvante pour sa famille. « S’il vous plait maman Chantal Biya, ne restez pas silencieuse comme le gouvernement camerounais. Je sais que vous ne serez pas sourde, vous écoutez les cris des mères, des femmes et des épouses. Merci », ainsi s’est adressée dame Ewane à la Première dame du Cameroun, au micro de Canal 2.
Plus de 45 jours après l’enlèvement de son époux, Rose Ewane continue de croire qu’il est vivant, malgré les rumeurs sur sa mort. Elle n’a pas ainsi manqué de fustiger la propagation de ces rumeurs infondées qui selon elle, pourront mettre son époux en danger. «Au lieu de répandre des rumeurs qui pourraient le mettre en danger, nous devons cesser ces bêtises », a déclaré l’épouse du Sous-préfet.
Roland Ewane Ekwe a été enlevé dans la nuit du 1er au 2 octobre 2024 par des groupes armés qui sèment la terreur dans cette région. Une situation débutée en 2016 par des revendications corporatistes et qui prend des proportions incontrôlées via une crise socio-politique communément appelée crise anglophone. C’est 43 jours après l’enlèvement du haut fonctionnaire que le gouvernement a réagi par une sortie du ministre de la communication. La déclaration de Réné Emmanuel Sadi le 22 novembre dernier condamne «avec la plus grande fermeté», le traitement atroce et dégradant infligé au sous-préfet. Cette sortie a suscité de vives critiques autant que le silence qui l’a précédée. Des membres de l’opposition et de la société civile n’ont pas manqué de fustiger l’indifférence du gouvernement durant plus d’un mois, d’un représentant de l’Etat en situation d’insécurité. Une situation non isolée surtout qu’il n’est pas la première autorité enlevée dans le cadre de la crise anglophone.
Rose Ewane pour sa part espère que son appel à la première dame ne sera pas vain et que le sous-préfet sera bientôt relâché. Les ravisseurs menaçants au bout du fil lui ont envoyé des images de son époux en pleine scène de torture. Ils réclament près de 500 millions de fcfa de rançon. Dans un état de profonde angoisse, cette mère de 5 enfants déclare avoir adressé divers courriers à diverses administrations, sans réponse. Jusqu’ici le ministre de l’administration territoriale est sourd et muet.
Chanelle NDENGBE