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EN MÉMOIRE D’UNE VICTIME DE FÉMINICIDE, DES ENSEIGNANTS SENSIBILISENT SUR LES VIOLENCES CONJUGALES

Un an après le féminicide de Diane Yangwo, ses collègues portent le message contre les violences au cours d’un match de football organisé en sa mémoire.

Ne pas oublier les victimes de féminicides, tel est le leitmotiv de ces 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. C’est aussi le message porté en mémoire de Diane Yangwo, enseignante au lycée bilingue de Nylon à Ndogpassi, lorsqu’elle succombait aux coups de son époux. Un match de football a été organisé à cet effet et les vœux pour la fin des violences conjugales étaient formulés notamment sur les T-shirts.

Lundi 18 novembre 2024 a marqué le triste anniversaire du féminicide de Diane Yangwo. Le mercredi 20 novembre, le lycée bilingue de Nylon a organisé un match de football qui a opposé enseignants et élèves. Comme lors de ses obsèques, élèves et enseignants ont salué la mémoire d’une femme au grand cœur et une enseignante de qualité qui manque à tous.

« Ce n’est pas facile, après un an, la douleur est toujours si intense que le 18 novembre 2023. Le temps passe c’est vrai, mais madame Yangwo nous manque toujours, et je pense que c’est un bel hommage qu’on lui a rendu aujourd’hui pour montrer que même si les gens passent, même si les gens partent, les souvenirs restent. Donc c’est en mémoire de sa convivialité, en mémoire de ce qu’elle était que nous avons pensé ce moment. Et malgré que nous soyons tristes, nous faisons l’effort de garder la tête haute »,

explique à notre micro dame Massugheu Vanessa, enseignante de sciences de la vie et de la terre.

«On a l’impression que c’était hier, la douleur de son absence est énorme. On nous a arraché une collègue, une sœur, une amie. Son absence continue de faire mal »,

révèle sieur Bikek Roméo, enseignant de mathématiques. Pour un de ses élèves, elle est inoubliable.

«Madame Yangwo, on l’appelait souvent notre mère au lycée. Elle nous manque beaucoup, et on ne pourra jamais l’oublier »,

déclare un élève en classe de première espagnol.

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Les circonstances du décès de l’enseignante amènent ses collègues à sensibiliser les élèves et la société contre les violences conjugales qui ont eu raison d’elle.

«Vu les circonstances de son décès, elle est décédée suite aux violences conjugales, alors ce jour, ce match que nous avons organisé, c’est pour continuer à éduquer nos enfants sur les méfaits de la violence et demander que justice soit faite à notre et collègue et sœur Diane Yangwo»,

indique sieur Bikek. Particulièrement, les femmes qui subissent les violences dans leurs foyers sont exhortées à briser le silence.

«Ici nous voulons décrier les violences faites aux femmes. Nous voulons que les femmes sortent du silence et qu’elles puissent s’exprimer. Qu’elles ne doivent plus rester seules et subir ces violences de la part de leurs maris. Donc nous voulons dire non aux violences faites aux femmes, oui mais aussi non aux violences en général, vraiment nous sommes contre cela, et nous n’avons pas voulu que cela passe inaperçu, c’est pourquoi nous avons pensé à ce match de football »,

déclare dame Massugheu.

Au-delà des messages contre les violences, le match de football soldé par le score de 5 buts à 4 en faveur des enseignants a aussi porté le voeux de voir Bekobe Mvondo, le veuf bourreau de Diane Yangwo condamné. Celui-ci avait été déféré à la prison centrale le 23 novembre 2023, soit près de deux semaines après le décès de sa femme, mais il n’aurait été prononcée aucune sentence contre lui jusqu’à ce jour. Le féminicide de l’enseignante d’anglais âgée de 30 ans et jeune maman avait soulevé un véritable tollé au Cameroun. Son inhumation le 30 mars 2024 était riche en hommages et en émotions.

Chanelle Ndengbe

 

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