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CRISE ANGLOPHONE : LES FEMMES MBORORO VICTIMES IGNOREES DE LA GUERRE

Le cri d’alerte a été donné depuis hier suite à une énième attaque de la communauté Mbororo par les groupes armés à Mbem dans la région du Nord-Ouest.

Le bilan de cette autre tragédie fait état de 31 maisons incendiées, 3 femmes et un garçon blessés. 4 hommes sont morts dans cette attaque, une actualité passée inaperçue s’indigne l’activiste Ramatu Abdu. «Quand on est tué, personne ne vient à notre secours, c’est un non-événement. Mais quand nous ne pouvons plus le supporter et nous battons pour nous défendre, les gens crient au scandale et nous identifient mal », déclare Ramatu.

A ce jour, au moins 800 Mbororo tués et près de 2000 déplacés, des chiffres alarmants qui pourtant ne sont pas souvent évoqués. «Nous voulons la paix. Vous ne combattez pas le mal en commettant plus de mal. Supprimer les voix Mbororo, conspirer contre eux et les tuer ne fait que les rendre plus forts et leur donne plus de raisons de riposter. », martèle l’activiste.

www.griote.tvUne victime bléssée

Les Mbororo sont un groupe minoritaire que l’on trouve dans la région du Nord-Ouest. Ils font partie des communautés protégées. Mais dans le cadre de la crise anglophone, ils sont persécutés. «Nous sommes une minorité vivant une vie tranquille et paisible. Nos bovins sont volés, nos frères et sœurs tués et enlevés. Beaucoup de Mbororo ont été rendus sans-abri. Je pleure pour mon peuple. C’est vraiment écœurant », écrit Hauwa Abdullahi, activiste également.

Les Mbororo sont des bergers, qui vivent dans différentes localités du Nord-Ouest. Ils sont peu scolarisés, vivent une vie isolée et dépendent de leur bétail pour leur subsistance. Pendant des décennies, ils ont vécu dans ces communautés au loin, dans les collines parce qu’ils ont besoin de pâturages pour leurs bêtes. Ils interagissent pacifiquement avec les non Mbororo et parlent leurs dialectes. « Avec la crise anglophone les Mbororo ont toujours été attaqués, enterrés vivants, les femmes violées et les enfants tués. Ils sont étiquetés comme les vendus de la révolution et accusés de collaborer avec l’armée et le gouvernement. », s’indigne Ramatu Abdu.

www.griote.tvMaison incendiée

Sont pointés du doigt les groupes armés séparatistes. «À Binka, dans le département du Donga-Mantung, une famille a été attaquée et tuée lorsque les Mbororo ont riposté, les médias sociaux ont commencé à les accuser. Les communautés Mbororo de Boyo, Menchum, Bui, Ngo-ketunjia ont été attaquées, tuées, leurs bovins saisis et ils ont été chassés de leurs terres. La plupart d’entre eux sont des déplacés, à l’ouest et Bamenda, sur les médias sociaux les gens disent qu’ils vont renvoyer ces indigènes chez eux. », s’offusque Ramatu.

Les femmes Mbororo envoient un cri de détresse pour le retour de la paix.

Chantal Mveng

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