www.griote.tv

CRISE ANGLOPHONE : UNE FEMME ENCEINTE DE 8 MOIS ACCUSÉE D’ÊTRE LA COMPAGNE D’UN SÉPARATISTE EST INCARCÉRÉE À LA PRISON CENTRALE DE BUÉA

Les avocats d’Antoinette Gohla , enceinte de 8 mois et mère d’enfants demandent sa libération.

Elle avait été interpellée parce que soupçonnée d’être la femme du général «no pity», le séparatiste le plus recherché par l’armée camerounaise.

Pour capturer cette tête de file des groupes séparatistes, l’armée camerounaise s’en est pris aux enfants et à cette femme présentée comme l’épouse et mère des enfants de cet homme. C’est le 2 octobre que le soldat camerounais et chef du village de Bwassa, John Ikome a arrêté cette femme et l’a jetée dans les geôles de la prison centrale de Buea.

Dans une vidéo en circulation sur les réseaux sociaux, on le voit brutaliser la femme enceinte et ses enfants tout en  laissant un message à ce séparatiste présenté comme son compagnon.

«No Pity, voici ta femme et tes enfants. Je ne leur ferai pas de mal, mais je les ai arrêtés, ils sont avec moi»

avait lancé le soldat John Ikome.

Les avocats de la dame dénoncent une détention arbitraire et demandent sa libération

D’après le conseil, Antoinette ne saurait servir de cobaye à l’armée pour faire pression à un séparatiste.

Ils ont d’ailleurs porté plainte contre M. EWOME EKO John, l’élément du BIR qui l’avait interpellée. Il est accusé d’avoir brutalisé leur cliente et d’en avoir diffusé les images sur les réseaux sociaux.

Pour les avocats de cette femme enceinte incarcérée sans aucun privilège pour son état, Antoinette s’est séparée de ce redoutable séparatiste depuis 2015.  Ils affirment que la grossesse qu’elle porte est d’ailleurs celle d’un autre homme, qui prévoyait officialiser leur union dans quelques mois.

www.griote.tv

Le cas d’Antoinette n’est pas isolé…

Elles sont nombreuses ces femmes qui ont déjà été interpellée pour faire pression à leur compagnon recherché.

Et dans le cadre des conflits qui sévissent au Cameroun, par exemple pour le cas de boko haram, des femmes ont été condamnées, accusées de terrorisme parce qu’on les suspectait d’être de connivence avec des rebelles. Certaines jeunes filles et femmes dans les zones anglophones ont également été violentées, violées, ou même assassinées parce qu’accusées d’entretenir des relations amoureuses avec les éléments de l’armée camerounaise.

De même,  les groupes armés ont souvent pris pour cible des femmes soupçonnées d’avoir des contacts avec des éléments de l’armée. Le cas de Confort Tumassang décapitée et dépecée l’année dernière reste dans les mémoires.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top