Le parcours de Delphine Tsanga est celui d’une pionnière.
La première femme ministre au Cameroun était également l’une des premières filles à avoir pratiqué l’athlétisme, lors des compétitions internationales de haut niveau. Elle sera portée en terre ce samedi 22 août à Messebe, dans son village natal.
Décédée le 16 juillet 2020 à Yaoundé à l’âge de 85 ans, cette femme de distinction a été une sportive, romancière féminine, militante féministe, députée, première femme ministre du Cameroun et haut fonctionnaire de l’ONU.
Encore appelée Deré par ses intimes, Delphine Tsanga est l’une des premières camerounaises à pratiquer le sport de compétition, devenant championne d’athlétisme, du saut en longueur et du saut en hauteur où elle franchit la barre des 1m50. Mais ce sport avait eu raison de son genou qui a subi une chirurgie en 2016, la conduisant dans une chaise roulante après s’être longtemps appuyée sur des béquilles. C’est ce que nous livre Cathy Yogo dans le journal Le Jour du 20 juillet 2020.
Ecrivaine, Delphine Tsanga, est auteure de trois romans. «Vie des femmes» est le titre de son premier livre publié par les éditions CLE de Yaoundé en 1983, réédité deux fois et inscrit au programme d’enseignement du Français en classe de 2nd au Cameroun, pendant une dizaine d’années. Le deuxième intitulé «Ekobo l’oiseau en cage», est paru en 1984, initialement aux NEA de Dakar puis à Paris chez EDICEF et «Coques-de-noisette», dont la publication par CLE date de 2014.
Dans le domaine de la politique, on pourrait dire que l’écrivaine et athlète a roulé sa bosse. Delphine Tsanga Tsogo est l’une des premières Africaines de l’époque contemporaine à avoir accédé au plus haut niveau du monde politique.
En 1964 elle était à la tête du conseil des femmes du Cameroun. Un an après, elle est élue députée à l’Assemblée Nationale du Cameroun.
En 1970 elle était ministre adjoint de la santé publique puis ministre des affaires sociales de 1975 à 1985. Depuis le 11 mai 2011 jusqu’à sa mort, cette doyenne et pionnière siégeait au conseil électoral d’Elections Cameroun. Elle décède le 16 juillet 2020, après plusieurs rumeurs annonçant sa mort.
Sur la sphère internationale, elle a présidé le conseil d’administration de l’institut international de recherche et de formation des Nations unies pour la promotion de la femme, présidente du comité Régional Africain de coordination pour l’intégration des femmes au Développement et présidente du conseil international des femmes.
La communauté nationale et internationale se prépare donc à accompagner cette femme de distinction qui a montré ses preuves dans plusieurs domaines de la vie. La levée de corps est prévue ce vendredi 21 août à l’hôpital général de Yaoundé. Le cortège funèbre fera escale au domicile de la défunte au quartier Bastos, pour un recueillement, suivi du départ de la dépouille du côté de son village natal à Messebe à l’Est du Cameroun où suivra l’inhumation le samedi 22 août 2020.
Rachèle KANOU