DES FEMMES JOURNALISTES WEB, ÉDIFIÉES POUR SE PROTÉGER DANS LA COUVERTURE DES ÉVÈNEMENTS SENSIBLES

Des web journalistes femmes ont été formées sur leur protection lorsqu’elles couvrent des sujets sensibles. 

Selon un spécialiste des Nations Unies pour les droits de l’Homme, la « double vulnérabilité »des femmes journalistes explique leur forte présence au séminaire de formation sur la sécurité des journalistes en ligne.

La protection comme ensemble de mesures et de mécanismes nécessaires pour prévenir et gérer les cas de violences a fait l’objet d’un atelier de formation organisé à Douala par le Centre des Nations Unies pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique centrale (Cndhd-Ac), en partenariat avec l’association des blogueurs du Cameroun(Abc), qui a rassemblé plus 25 journalistes en ligne et blogueurs, dont la moitié sont des femmes. En plus d’exposer la vulnérabilité des journalistes en ligne, l’événement permet de comprendre les risques auxquels les femmes journalistes sont particulièrement exposées dans le reportage des évènements complexes( les conflits, les crises securitaires, les élections ou urgences sanitaires).

Les femmes journalistes doublement en proie aux violations et à l’insécurité

« Il y a beaucoup de femmes dans le métier du journalisme. Et en tant que femmes journalistes, il y a un certains nombre de dangers auxquels elles font face plus que les hommes journalistes. En situation où en zone de conflit en particulier, elles sont doublement vulnérables, et donc nous devons les équiper « , explique sieur Fonyuy Kiven, journaliste et spécialiste des droits de l’Homme en service à la Cndhd-Ac et chef de l’organisation dudit atelier.

Cette double vulnérabilité s’explique notamment par la faible force physique qui fait que les journalistes de sexe féminin ont du mal à prendre leurs jambes à leur cou pour fuir une menace sérieuse sur le terrain de l’enquête, qu’elles succombent plus rapidement aux blessures. Leur féminité n’est parfois pas en leur faveur si les enquêtes de déroulent sur des sites en proie aux extrémistes violents, ce qui donne lieu à des violences sexuelles. C’est cette réalité qui explique la forte présence des femmes à ce séminaire de formation de sur la sécurité et la protection des journalistes web. La situation est tellement délicate qu’une formation spécifique pour la sécurité des femmes journalistes a été envisagée.

« Moi je pense que si on avait encore des possibilités on aurait organisé une session spécifique pour les femmes journalistes, parce qu’il y a des sensibilités auxquelles elles font face qui ne sont pas forcément les sensiblités des autres journalistes. C’est pourquoi nous avons eu la moitié des participantes femmes ici « .

www.griote.tv

 

Analyse du terrain, collaboration et dispositifs de sécurité pour le journaliste

Parce qu’ils ne sont pas contraints par des heures de publications des informations comme les journalistes des médias traditionnels, les journalistes des web médias sont plus exposés au danger en ce sens qu’ils n’ont pas souvent le temps pour prendre le recul qui leur permettra de faire des reportages susceptibles de ne pas les mettre en danger. Une pléthore de mesures de protection et de sécurité des journalistes ont ainsi été évoquées et expliquées au cours de l’atelier. Parmi ces mesures se rangent l’analyse du terrain. Avant de se rendre dans une zone de crise, il faut obtenir le maximum d’informations sur cette zone afin d’évaluer les risques, et/ou d’envisager les mesures de protection. Ces mesures peuvent êtres des dispositifs de sécurité à l’instar du gillet contre-balle, des masques de sécurité pour ce qui est des couvertures de crise sanitaire, de l’oxygène etc. Informer sa rédaction de son déploiement et collaborer avec les confrères et les autorités sur le terrain, d’où il est dangereux de cacher son identité de journaliste dans ces situations. Autant de mesures que le journaliste détermine après analyse de son terrain d’enquête.

Impartialité et focus sur la condition des personnes vulnérables, des moyens de protection des journalistes

L’impartialité fait partie intégrante des principes d’éthique et de déontologie du journaliste. Il s’agit pour le journaliste de donner la parole aux différentes parties prenantes sans discrimination. Le journaliste est également impartial en s’abstenant un vocabulaire accusateur envers l’une des différentes parties. Il doit se rappeler qu’il n’est surtout pas un juge. Dans la couverture des évènements sensibles, ce qui importe pour le journaliste est la condition des populations touchées. L’accent doit ainsi être mis sur celles-ci dans le reportage, notamment à travers les chiffres des personnes tuées ou victimes de toute autre forme de violation. Un tel reportage des évènements protège le journaliste contrairement à un reportage qui accuse ou condamne les « coupables ». Ce faisant, l’enquête du journaliste qui présente les faits sert de plaidoyer pour les populations vulnérables.

Le journaliste a la responsabilité de rester en vie

Mort, le journaliste n’est d’aucune utilité, ni à lui même ni à sa communauté. C’est pourquoi il est nécessaire pour lui d’assurer sa propre sécurité. « Quand vous êtes mort, vous n’êtes plus journaliste. Vous ne pouvez plus faire le travail pour lequel vous êtes mort. C’est pourquoi au Cndhd-Ac nous tenons à cette formation et en exhortant les confrères à préserver leur vie », déclare sieur Tarhyang Enowbikah Tabe, directeur exécutif de l’Association des médias professionnels et consultant au Cndhd-Ac.

La sécurité des journalistes dans un monde en proie aux crises et conflits est une affaire qui intéresse la communauté internationale, la protection des journalistes tirant son origine dans l’article 19 de Déclaration universelle des droits de l’Homme (Dudh). Le Cameroun n’est pas en reste de ces crises d’où la pertinence de cet atelier du Cndhd-Ac à Douala, les 28, 29 et 30 mai dernier.

Chanelle NDENGBE

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