C’est l’histoire d’Estelle et Virginie, qui ne supportent plus les violences psychologiques auxquelles elles font face, l’une a acheté une corde dans le but de se pendre et l’autre a voulu prendre un produit antirouille.
Estelle est une jeune femme de 31 ans, mariée depuis cinq ans avec deux enfants et une grossesse de six mois. Cette trentenaire a failli se suicider suite aux multiples sévices que lui inflige son mari depuis presque quatre ans.
«Je suis au bout de mes forces, je n’en peux plus, vaut mieux mettre fin à mes jours, que de continuer dans cet enfer … pourquoi je continuerai à vivre avec tout ceci ? Ma famille, mes amis, mes collègues, je suis une personnalité assez respectée dans mon entourage, mais je suis devenue la risée de tout le monde au nom de l’amour»,
des paroles de culpabilité qui seraient ici la motivation d’Estelle pour mettre fin à ses jours.
La jeune dame raconte sa vie au quotidien depuis plus de trois ans comme étant un enfer. Elle dit vivre le martyr entre insultes au quotidien de son mari, des moqueries de sa famille et le rejet de son assemblée.
«Si j’avais écouté mon pasteur, je ne serais pas dans cette situation ; aujourd’hui je ne sais chez qui me retourner, j’ai honte de moi»,
ajoute-t-elle pour expliquer sa vie de chaque jour dans son foyer.
Estelle est propriétaire d’un terrain avec bâtis sur une superficie de cent mètres carrés, elle a deux voitures d’une valeur de sept millions de francs, tous ces biens hypothéqués par la banque pour un prêt contracté par son mari qui a mis ces propriétés en gage, en plus de sa signature d’avaliste en cas de l’incapacité de ce dernier à rembourser le prêt contracté à la banque. Le dénommé sylvestre aujourd’hui, a demandé le divorce. Bouchon poussé à bout, Estelle ne trouve pas d’autres solutions que le suicide. La femme toujours amoureuse de son mari dit préférer la mort que de vivre sous le regard moqueur de ses proches qui dit-elle, n’ont jamais approuvé cette relation. Sylvestre n’était qu’un opportuniste circonstanciel sans aucun scrupule, selon eux.
Une autre femme qui a failli mettre fin à ses jours dans la ville de Douala à cause des violences psychologiques: Virginie.
La dame de quarante-sept ans a tenté de boire de l’antirouille pour mettre fin à ses jours. Après avoir déclare-t-elle été ruinée par Donatien, son époux. Après douze années de vie commune sous le régime monogamique, Donatien a récemment demandé le divorce pour « incompatibilité d’humeur ». Il accuse sa femme de devenir un caillou dans sa chaussure et donc il n’est plus en même de supporter ce qu’il qualifie de «crises de jalousies inutiles ».
Virginie explique qu’il la qualifie de « femme utile que pour faire les enfants ». Elle dit que ce dernier est un monstre capable de tuer à petit feu car il affecte le moral et l’affaiblit psychologiquement.
Rappelons dans ces faits que 54% des femmes sont victimes de violences au Cameroun selon les chiffres de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés en 2019 ; et les violences psychologiques sont de plus en plus observées de nos jours dans les foyers.
Guy Henry BEMGA
