Osvalde Lewat remporte ce prix avec son tout premier roman «Les Aquatiques ».
L’écrivaine, photographe et cinéaste camerounaise obtient ainsi le tout nouveau prix créé par la présidence congolaise de l’Union Africaine.
Une distinction méritée pour son roman «Les Aquatiques», publié en 2021 aux Editions Les Escales en France. Elle recevra son prix à Addis-Abeba en février prochain, lors du sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine.
C’est en 2021 qu’Osvalde Lewat publie son premier roman, «Les Aquatiques». Dans cet ouvrage, elle raconte l’histoire d’une femme qui, née bâtarde et abandonnée en partie par sa mère, se marie avec un homme carriériste devenu préfet de la capitale du Zambuena un pays imaginaire qui symbolise l’Afrique Subsaharienne. Lorsque la dépouille de sa mère doit être déplacée et que son meilleur ami, un artiste contestataire est incarcéré, elle se retrouve à devoir faire des choix de plus en plus radicaux. La romancière explique ainsi le parcours de son héroïne.
«C’est en effet le roman d’émancipation d’une femme qui, à un moment, décide qu’elle va coïncider avec elle-même, alors que tout ce qu’on lui a inculqué jusque-là semblait avoir forgé son caractère et structuré son identité de façon définitive.»
Portait
Femme forte et pétrie de talents, Osvalde Lewat est franco-Camerounaise, âgée de 46 ans. Fille d’un directeur de filiale du groupe français pechiney spécialisée dans la transformation de l’aluminium à Douala, elle est passionnée de lecture et du cinéma dès le bas âge.
Elle est diplômée de science politique à Paris et de l’école supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC), elle intègre cette école de journalisme après le baccalauréat.
Elle travaille d’abord pour le quotidien national Cameroon tribune mais va abandonner à cause des limites du métier et des exigences éditoriales de ce journal d’Etat. Elle suit des stages de formation à l’image à la Femis à Paris et à l’institut national de l’image et du son (INIS) de Montréal. Lors de son stage à l’INIS, en 2000, elle tourne «Le Calumet de l’espoir», son premier court-métrage, avec des Amérindiens.
Osvalde Lewat réalise des documentaires
En 2003, elle réalise «Au-Dela de la peine», le portrait d’un homme condamné à quatre ans de prison et laissé dans les geôles du Cameroun, pendant trente-trois ans.
En 2005, elle réalise «Un amour pendant la guerre» au Congo Kinshasa. Un documentaire qui parle de la situation des femmes violées pendant la guerre. Un sujet qui dénonce la démission et la passivité de l’État devant les horreurs dont sont victimes les femmes.
En 2007, son long-métrage documentaire «Une affaire de nègre» revient sur l’histoire d’une unité spéciale des forces de l’ordre au Cameroun qui a fait plus d’un millier de victimes.
La cinéaste expose son travail photographique en Europe, en Amérique et en Afrique.
Sa série «Couleur Nuit» a été exposée à Paris, à New-York, Bruxelles, Marseille. Et «Marges», prise en République Démocratique du Congo est exposée à Kinshasa du 26 mai au 14 juin,
Plusieurs prix à son actif
Avant le grand prix panafricain de la littérature reçu ce 24 janvier à Kinshasa pour son roman «Les Aquatiques», son documentaire intitulé «Au-délà de la peine» a obtenu le Grand prix du film de télévision au Portugal ensuite le Prix des droits humains au festival de Montréal.
«Une affaire de nègre» lui a permis de remporter le Grand prix du documentaire à Verone, Grand prix Justice à l‘écran et prix du public en Isère. Prix du meilleur documentaire et de la meilleure image au festival Vues d’Afrique à Montréal, Prix du jury au festival international de Dubai et Mention du jury au festival du film francophone d’Angoulême ainsi que le 3e prix documentaire au FESPACO (Burkina Faso) en 2009.
Rachèle KANOU
