L’écrivaine camerounaise a reçu son prix le dimanche 17 mars 2019, au salon du livre de Paris pour son œuvre « Munyal, les larmes de la patience ».
Dans son troisième roman, Djaili croise l’histoire de trois femmes, victimes de divers sévices dans leur foyer conjugal, mais auxquelles paradoxalement on donne l’éternel conseil: « Munyal!» c’est-à-dire « supporte!».
Supporter jusqu’à la limite de l’impossible? Djaïli « brise les tabous, rompt le silence et lève le voile complice de la condition de la femme du sahel ». Elle dit tout haut ce que les femmes de sa région pensent tout bas. « Nous n’avons pas pu avoir surtout dans le sahel camerounais, des femmes qui pouvaient dire les maux qui minent les autres femmes, les femmes qui pouvaient à un moment dire stop ». Elle espère résoudre ces problèmes par le biais de la littérature.
Dans sa démarche d’écrivaine, Djaïli Amadou Amal a eu le soutien « des chefs traditionnels, des autorités administratives… je n’ai pas l’impression ou le sentiment de trahir un secret ou de dévoiler le côté sombre de la société ». Elle souhaite que les choses changent et que la société évolue.
La plume éclairée avoue que ses œuvres se vendent bien, et certifie que les camerounais aiment la lecture, contrairement à ce que qu’on veut laisser croire.
Djaïli Amadou Amal est diplômée de commerce, elle entreprend l’écriture en 2010 avec sa première œuvre « Walaande , l’art de partager un mari », dans laquelle elle dépeint les vicissitudes du mariage polygamique chez les peulhs. Son deuxième roman, Mistiriijo ; la mangeuse d’âmes, est publié en 2013.
En 2016, elle a reçu le titre de Chevalier de l’Ordre de la Valeur et en 2017 paraît « Munyal, les larmes de la patience ».